L’exploitation mercantile de l’Afrique et d’autres régions du tiers-monde a toujours été le leitmotiv de l’Occident marqué par une essence impérialiste et dominatrice.
De l’esclavage à la colonisation, y compris sous le couvert de l’évangélisation, l’Occident n’a jamais abandonné sa “Mission Civilisatrice”.
Depuis les temps des conquêtes avec la Bible en bandoulière, l’exploitation a été constante.
L’ouvrage “Christianisme sans fétiche” de Fabien Eboussi Boulaga, du nom de ce prêtre jésuite camerounais défroqué aujourd’hui décédé en est une démonstration éloquente.
Autrefois prospères et célèbres par leurs conquêtes, ces nations battent aujourd’hui de l’aile, car les civilisations naissent, grandissent, atteignent leur apogée et finissent dans les oubliettes de l’histoire.
Leurs mensonges, jadis leur force, sont désormais mis à nu, marquant la fin du règne hégémonique de l’Occident.
De Rome à Lisbonne en passant par l’Espagne, cristallisé par la Conférence de Berlin, Bruxelles aujourd’hui au cœur du Marché européen, et les Etats-Unis en tant que première puissance mondiale, le maître-mot de ceux qui prétendent diriger le monde a toujours été la confiscation de l’indépendance et de la liberté des peuples asservis.
Ainsi, les indépendances déclaratives des pays africains, obtenues majoritairement autour de 1960 après les cycles trentenaires depuis la tristement célèbre Conférence de Berlin, n’ont jamais été réelles.
Ces indépendances factices qui, de manière générale ont été suivies des coups de force orchestrés par des pions et des pantins néocoloniaux, sans foi ni loi.
Des “pene-pene na mundele”, (Ndlr : « proches du blanc colonisateur ») taillables et corvéables à souhait ont servi à asseoir des dictatures, attiser des rébellions ou des sécessions sur fond de rancœurs tribalo-ethniques, et à orchestrer des coups de force électoraux, militaro-caporalistes ou constitutionnels.
En conséquence, comme l’a démontré le Professeur Baudouin-Philippe Biyoya Makutu Kahandji lors d’un Séminaire au Centre Thérésianum de Kintambo-Kinshasa le 22 juillet 2015 -Paix à son âme-, les partis politiques ne sont que des instruments du maître occidental pour mieux asservir avec pour seule politique idéologique qui vaille, celle du ventre. Et vivement « La Mangeoire » !
Les Congolais et les panafricanistes dignes de ce nom n’ont donc qu’une seule alternative: la lutte pour l’indépendance et la liberté véritable.
Chronique.
1. Bas les masques…
Le président rwandais Paul Kagame ne cache plus son rêve le plus ardent : faire la guerre à la RDC, en utilisant le génocide de 1994 comme prétexte.
Les ex-far Interhamwe et autres FDLR servent d’argument pour atteindre ses objectifs ultimes de « blakanisation » comme l’avait si bien prédit dans l’accent « otetela » qui lui était propre Patrice-Emery Lumumba et d’occupation pure et simple.
C’est aussi une occasion pour les Multinationales qui le soutiennent et l’instrumentalisent, de profiter des ressources naturelles de la RDC tout en maximisant leurs profits.
En effet, il est enseigné dans les académies militaires qu’un franc ou un dollar investi dans une économie de guerre en rapporte au moins quatre.
Peu importe le nombre de victimes collatérales côté congolais pourtant à inscrire dans le registre des crimes « plus que génocidaires » et donc imprescriptibles certes, mais dont la nomenclature juridictionnelle du droit pénal international n’a pas encore été trouvée.
La ligne éditoriale des Médias internationaux étant l’omerta-« Silence, on tue »- autour de la question, interdiction de ne jamais en faire part sous quelque motif que ce soit.
Sauf dans la rubrique catégorielle de « chiens écrasés », de « faits divers » ou de « société » !
Photo reprise du site de Actualité.cd
Circulez, Messieurs-Dames, car il n’y a rien à voir.
2. La fin de la guerre à l’Est ne proviendra, ni de Luanda, ni de Nairobi mais de la seule détermination du peuple congolais…
Le Président de la République Démocratique du Congo Félix-Antoine Tshisekedi avait une fois affirmé, prenant tout le monde de court : « Mbok’ekufa kala. Pe eloko ya koyiba ezali lisusu te po Mbok’ekufa na yango kala ».
En Lingala Facile, cela voulait dire : « Il y a bien longtemps que ce pays a foutu la merde, mort de sa plus belle mort. Et d’un tel pays, il n’y a rien à en attendre, rien à prendre et à puiser, car il n’y aurait plus rien à mettre sous l’escarcelle ou à piller ».
L’octroi et la signature d’un tel certificat de décès par un tel discours afro-pessimiste traduisait, en le trahissant,-traduire, c’est trahir dirait l’autre-, un fatalisme outrecuidant.
En désespoir de cause, cela ferait d’un pays promis à l’émergence, qu’une simple pièce de musée.
Le pays ne serait pas en voie de disparition, mais inexistant et effacé de la carte des nations viables au même titre qu’un Etat failli.
En l’espèce, les survivants, s’ils s’en trouvent, avec un tableau ci-haut peint, devraient débarrasser le plancher, corps et biens, et voguer en toute déshérence pour de nouvelles terres.
Place aux envahisseurs et futurs maîtres des lieux qui ne manquent pas dans la région.
Une prétention d’être ou de survie, que non, d’inexistence et d’anéantissement qui s’apparente d’une soumission par des Etats tiers, la condition de colonisabilité étant celle qui convienne le mieux aux hommes qui se prédisposent à l’inanition.
3. Par-delà le bien et le mal…
Ce n’est pas la première fois qu’il y en ait, dans l’histoire des peuples qui perdent espoir.
Mais a contrario, des civilisations plutôt millénaires, prises parfois pour des « sauvages » en l’état ont également su démontrer que « par-delà le bien et le mal » Nietzschéen, les fragilités, les fractures et la vulnérabilité, l’homme est et demeure un être « résilient ».
On lira à ce sujet l’important ouvrage « Sous la direction de Jean-Marc Chataigner » : FRAGILITE ET RESILIENCE. Les nouvelles frontières de la mondialisation. Editions Karthala, 2014,482p.
Comme des religions révélées, la mort n’a jamais eu le dernier mot.
Il est inexact de prédire la mort et la disparition d’un Etat qu’est aujourd’hui la RDC qui a dû survivre aux razzias d’esclavagistes islamistes des types « Tippo-Tip » de la région d’Ujiji ou des colons léopoldiens et belges, ayant en plus survécu à la colonisation où les ancêtres au lendemain de la Conférence de Berlin eurent jusqu’aux mains coupées.
Le Congo a toujours réussi à résister et à faire face aux vicissitudes affreuses d’un espace géographique irascible ou d’une temporalité des plus rudes.
Dés lors, affirmer que le pays serait une entité toujours et déjà « morte » de sa plus belle mort, équivaudrait à dire que les dirigeants à la tête de la RDC ne seraient que des gouverneurs généraux aux allures d’ombres qui, lors des rencontres au sommet et de haut niveau, ne s’y représenteraient qu’en figurants.
Autrement dit, le pays se serait lui aussi « auto-flagellé », « auto-infligé » et « suicidé », s’étant tiré une balle à la nuque en se faisant hara-kiri.
Ou alors qu’il s’y représenterait en tant qu’acteur « théâtralisé » dans un bal dansant où l’on avance « masqué » en face d’un tireur à gages froid, prêt à asséner le coup de grâce à la moindre « escarmouche ».
4. Pour un nouveau paradigme…
Les relations internationales, comme celles entre la France et le Rwanda, peuvent souvent servir de leçons sur les complexités et les défis de la diplomatie et de la souveraineté nationale.
Les relations entre la France et le Rwanda ont été marquées par des tensions historiques, notamment en raison du rôle controversé de la France pendant le génocide des Tutsis en 1994. Cependant, depuis 2021, il y a eu un rapprochement significatif entre les deux pays, avec des efforts pour normaliser les relations diplomatiques et économiques.
Pour la RDC, il est crucial que les dirigeants congolais prennent des décisions éclairées et souveraines, en tenant compte des intérêts nationaux et en évitant les influences extérieures qui pourraient compromettre la stabilité et la prospérité du pays. La participation à des organisations régionales comme la East African Community doit être soigneusement évaluée pour s’assurer qu’elle sert les intérêts de la RDC et de ses citoyens.
L’appel à une coalition des forces de la Connaissance, de l’Intelligence, de la Morale et de l’Esprit est inspirant.
Il est essentiel que les dirigeants congolais adoptent une vision à long terme, mettant en avant le bien-être du pays et de ses habitants.
Le M23 n’est que le bras armé du Rwanda, comme l’est l’Alliance Fleuve Congo, AFC en sigle pour les états de l’East African Community, comprenant outre la RDC, le Burundi, le Kenya, le Rwanda, la Somalie, le Sud-Soudan, l’Ouganda et la Tanzanie.
L’on peut en déduire que ce pays de Mille Collines ne viendrait aux conciliabules au plus haut sommet que dans la peau des commanditaires, ces véritables maîtres du jeu qui sont les puissances multinationales tapies dans l’ombre qui tirent les ficelles.
Ce faisant, le Rwanda ne serait qu’une marionnette de plus, l’ombre d’elle-même, un faire-valoir et un nègre de service. Sans plus.
Prétendre ignorer les M23 pour dialoguer avec son maître le « prétendu » agresseur rwandais, c’est faire le jeu de l’ennemi en tombant dans ce énième piège.
Si tant est que la RDC veuille se faire respecter, elle devrait s’entourer de toutes les précautions et trouver tous les mécanismes nécessaires pour ne pas négocier avec les M23, l’AFC encore moins avec le parrain rwandais.
La RDC doit exiger de ne pouvoir discuter qu’avec l’Union Européenne,prolongement de la Conférence de Berlin particulièrement avec les pays jadis couverts sous la dénomination de « La Troïka » : La Belgique, La France et les Etats-Unis d’Amérique.
Sinon opter pour la voie extrême de la rupture pure et simple.
Des pays économiquement en déroute et en faillite qui ont besoin de saccager les terres et autres ressources naturelles d’autres peuples pour survivre.
Avec le Rwanda, ce ne sera jamais une solution de paix durable ou pérenne au rendez-vous car il ira d’exigences en exigences, les unes parfois parmi les plus absconses, question de tourner en rond, faute de tourner la RDC en bourrique.
En faisant semblant d’accepter de dialoguer, tout en avançant ses pions sur terrain pour en occuper des portions des territoires de plus en plus grandes, les leaders congolais s’estimant, en s’auto-dévaluant être à la tête d’un espace qui par auto-flagellation se serait déclaré déjà mort.
Car avec le Rwanda, ce sera toujours: « Je t’aime, moi, non plus » !
Au cours des dites rencontres, la nation rd-congolaise doit s’armer des personnalités pointues à la sagacité et à l’intelligence vives, capables de dire à haute et intelligible voix que c’est la France, la Belgique, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et tous les autres pays de l’OTAN qui agressent la RDC et non le minuscule petit pays de Paul Kagame « à la démographie dynamique et à la superficie petite » (Nicolas Sarkozy).
En effet, ce sont ces pays-là qui appuient et arment le Rwanda sur tous les plans: politique, financier, économique, logistique, militaire, tactique et géostratégique.
L’accueil des migrants de tous bords de Grande-Bretagne pour le déversoir que serait le Rwanda est une stratégie visant à accroître la main d’œuvre militaire occidentale pour mettre sous coupes réglées la RDC.
Susan Rice alors Ambassadrice des Etats-Unis aux Nations Unies affirmait jadis que le Rwanda était comme la prunelle de ses yeux. N’est-ce pas tout dire ?
Photo reprise du site de Actualité.cd
Il serait de bon aloi que le prochain round entre les Présidents rd-congolais et rwandais ne se tienne pas à Luanda qui n’est pas un élément de la solution mais du problème, mais dans une des capitales des pays de l’Afrique de l’Ouest pour la symbolique, sinon dans un pays de l’Afrique Australe qui serait en l’occurrence le pays de Madiba Nelson Mandela, l’Afrique du Sud.
5. Joseph KI-ZERBO: « Si nous nous couchons, nous sommes morts !»…
Lorsque le Pape François arrive dans la capitale congolaise fin janvier-début février 2023, celui-ci enjoint aux occidentaux de « retirer leurs mains du Congo qui n’est pas une mine à exploiter ».
Mais aussitôt, l’on verra le Président français Emmanuel Macron s’activer au point d’organiser à la hâte une rencontre au sommet à Luanda entre les Présidents rd-congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame. Une manière de court-circuiter et de couper l’herbe sous les pieds du Saint-Père.
Pour qui connaît le niveau du réchauffement des relations entre la France et le Rwanda pays non francophone à qui l’on a pourtant concédé le plus haut strapontin de l’OIF, l’on ne saurait douter des embûches et des pièges qui jonchent la marche de la RDC pour plus de souveraineté.
Reste aux leaders rd-congolais de ne pas jouer la carte de la naïveté.
La prochaine visite annoncée du Président américain Joe Biden avant la fin de son mandat à la tête des USA en Angola est un signe que Luanda joue la carte des Maitres manipulateurs du monde qui ne lésinent pas sur les moyens lorsqu’il s’agit de parvenir à leurs fins.
En un comme en cent…
Il ne revient pas aux occidentaux de dicter aux congolais la voie à suivre, ni de leur indiquer la manière de cohabiter avec un voisin qu’ils manipulent à leur guise.
C’est aux congolais de définir souverainement les modalités de coexistence pacifique avec ses neuf voisins.
D’où l’importance d’un mûrissement avant de se jeter, corps perdu dans des organisations sous-régionales ou régionales comme l’East African Community.
Ce qui devrait faire l’objet des débats au niveau du Parlement avant l’aval par le Président de la République qui doit veiller aux intérêts majeurs de la RDC.
La manière dont les élections ont été organisées et tout ce qui en découle ; les scènes ubuesques qu’offrent les dirigeants congolais dans leur médiocrité outrée, se battant tous pour des avantages immédiats sans penser « pays », ni « nation » laissent la porte entrouverte à tous les assauts de l’Ennemi, de l’Etranger, de l’Adversaire. On ne le dira jamais assez.
Nous ne sommes pas Tous morts, fort heureusement.
Et le pays n’est pas un pays mort. Loin s’en faut. Et honni soit qui mal y pense.
Bâtissons le pays par une nouvelle coalition des forces de la Connaissance ou de l’Intelligence, de la Morale et de l’Esprit.
Joseph KI-ZERBO a affirmé dans son ouvrage-Entretien avec René Holenstein « A QUAND L’AFRIQUE ? » (2013):
« Si nous nous couchons, nous sommes morts !».
DEBOUT,CONGOLAIS !
Eugène Ngimbi Mabedo (Kinshasa) et Balduino Phambu (Brasilia)
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