Des hommes et des femmes au quartier Ngombe-Lutendele en périphérie ouest de la capitale rd-congolaise vivent un calvaire indescriptible alors que tout le monde sait que la RDC a la sulfureuse réputation d’être potentiellement l’une des plus riches nations du continent africain et de la planète.
Le Congo démocratique considéré pour cela comme le déversoir surnaturel, voire naturel des ressources stratégiques et des gisements en terres et minéraux rares, certains encore inexplorés dont l’humanité entière aura besoin pour sa survie. « Pays-Solution »!
Mais qui paradoxalement offre l’image d’un Etat « failli » avec l’indice de développement au top-one des pays parmi les plus pauvres du monde.
Ce qui relève de la responsabilité collective sociétale certes, mais reste davantage la conséquence d’un leadership évanescent d’une république aux mains d’inconscients qui a fait dire au Cardinal-Archevêque de Kinshasa feu Mgr Laurent-Monsengwo Pasinya : « Que les médiocres dégagent » !
Qui eux se comportent en jouisseurs impénitents , et qui en toute indifférence et insouciance, autosuffisance et auto satisfaction ne trouvent pour seule justification de leur mal-gouvernance que des boucs émissaires.
Cependant, sans verser dans l’afro-pessimisme ni se laisser emporter par la fatalité ambiante, des hommes et des femmes d’exception choisissent de briser ce cycle infernal en quittant le confort des lambris dorés des palais royaux de la ville.
Ceux-ci optent d’aller vers le bas-fond des quartiers abandonnés où des compatriotes vivent des situations-frontières, à la limite de l’enfer.
Cela, c’est parce que forts de leur foi et en toute résilience, ils restent convaincus que du fin fonds de l’abîme sinon du néant, voire de l’anéantissement, « la vie en mieux » et « l’espoir » sont toujours et encore permis.
Et qu’à l’opposé de « Mbok’Ekufa kala » -le pays serait mort de sa belle mort depuis longtemps selon les pourfendeurs de la res-publica-, il y a le « Congo Ekobonga » – entendez le pays qui renaîtra de ses cendres-!
Et le Congo sera sauvé !
Et toute l’Afrique sera sauvée !
C’est ce qui ressort du témoignage du Père Boniface MWAWATADI, ce religieux missionnaire, prêtre de la congrégation du cœur immaculé de Marie, cicm en sigle, vicaire à la paroisse sainte Louise de Marillac au quartier Ngombe-Lutendele de la commune de Mont-Ngafula.
Louise de Marillac, cette « sainte » de la longue litanie des saints dont le nom rappelle l’action au service des plus pauvres.
A l’instar d’autres illustres personnages de l’histoire de l’Eglise catholique que furent les Vincent de Paul et autre François d’Assise…
TEMOIGNAGE du Père Boniface MWAWATADI, cicm : le prêtre à Ngombe-Lutendele pour la mission en zone périphérique de Kinshasa
Le quartier Ngombé-Lutendele dans la périphérie ouest de Kinshasa, dans la commune de Mont-Ngafula est la zone la plus misérable, sinon la plus outrageusement délaissée par les autorités du pays. Il constitue la vaste entité rocailleuse qui s’étend le long de la rive gauche du grand et magnifique Fleuve Congo.
Manque d’eau potable et d’électricité...
Les habitants de ce quartier vivent sans eau potable ni électricité. S’ils peuvent se passer de l’électricité, il n’en est pas le cas pour l’eau, véritable trésor pour cette agglomération de la périphérie ouest de la capitale congolaise, contrainte de recourir aux eaux des puits ou à celles de la rivière. Avec une situation qui s’empire quand arrive la saison sèche avec des puits qui tarissent.
A moins d’être un fortuné pour s’offrir un forage d’eau en creusant à plus de 15 mètres de profondeur.
Pas de bonnes routes
Les principales voies d’accès et différentes infrastructures routières se trouvent dans un état de délabrement avancé suite à leur abandon par les autorités. Ainsi plus de 16.000 habitants vivent isolés et coupés du reste de la ville de Kinshasa.
Les élèves et la population éprouvent d’énormes difficultés pour se déplacer et vaquer à leurs occupations.
Faute de routes appropriées, il est difficile pour les prêtres et les agents pastoraux d’atteindre les fidèles de la communauté paroissiale de saint Maurice Ngombi.
Pauvreté et manque d’institutions scolaires et sanitaires viables
A travers les visites pastorales, il se dégage malheureusement que les conditions de vie de beaucoup des fidèles sont misérables: chômage, taux élevé des jeunes drogués et fumeurs du chanvre, manque d’institutions scolaires et sanitaires viables.
La population laissée pour compte et abandonnée à son triste sort vit sa petite vie loin de la modernité et de tout ce qui se passe ailleurs dans la ville et dans le monde.
Les églises de réveil…
Ce qui en fait un terreau fertile pour des vendeurs d’illusions, des charlatans de tous bords, notamment pour les pasteurs des mouvements religieux des Eglises dites « de réveil ».
Avec pour la foi catholique, l’abandon de l’essentiel de ce qui constituait jadis le socle des valeurs et des vertus chrétiennes.
A titre illustratif, certains estiment qu’il est illusoire pour un jeune croyant de se marier tôt religieusement, d’obéir aux lois de Dieu et aux lois naturelles telles le respect de la vie, de la femme, la reconnaissance du droit d’aînesse, le respect aux parents, la pratique de bonnes manières comme saluer, dire merci, pardonner, s’excuser; éviter la violence aveugle et la vengeance; ne pas verser dans les crimes ou le vol avec le phénomène dit « Kuluna » mais s’engager à promouvoir la solidarité, le partage, la communaucratie, la conservation et la protection de la biodiversité et de l’environnement ainsi que l’intégrité de la création…
En conclusion…
Comme prêtre et vicaire d’une nouvelle paroisse érigée voici moins de cinq ans, nous sommes astreints aux directives des religieux Scheutistes pour la Mission.
Ce, en facilitant la rencontre entre Jésus-Christ et les « Nations », les gens devant être capables de faire l’expérience de la venue du Royaume annoncé par Jésus-Christ-dans le contexte que Dieu lui-même leur a donné.
Collaborant avec des ministres laïcs mandatés pour divers apostolats auprès du peuple de Dieu, ce sont les visites des pauvres et des malades, l’administration des sacrements, la formation des jeunes à la protection de l’environnement, la célébration régulière de l’eucharistie avec les fidèles…
Tandis que dans le cadre de l’animation missionnaire, c’est la sensibilisation des autorités locales, la formation et l’animation des communautés chrétiennes vivantes (CEVB) et la mise en œuvre ensemble en vue de créer sinon de promouvoir un monde meilleur dans leur propre milieu.
Cela sur les pas de nos confrères pionniers scheutistes qui ont été avant nous dans ce quartier, précisément dans cette nouvelle paroisse sainte Louise de Marillac.
Ainsi, à leur suite, une remise en question de la pastorale traditionnelle est impérative par le biais de nouvelles méthodes d’approches et stratégies afin d’adapter l’évangélisation aux défis actuels.
Et de ce fait, crédibiliser davantage notre message du salut et redorer l’image de l’Eglise.
Père Boniface MWAWATADI, cicm
Missionnaire
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