Le trafic d’influence, le caporalisme, l’instrumentalisation de la justice sont des pratiques de plus en plus courantes dans le chef des bonzes du pouvoir, l’establishment congolais regroupé dans une union se désacralisant chaque jour qui passe par un agir atypique d’hommes forts en lieu et place d’institutions fortes.
Prévaut en effet de plus en plus au pays de Lumumba, la loi du plus fort avec des progressistes en montée exponentielle de tous bords-les forces du progrès battant ainsi en brèche la force de la loi.
« Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de Cour vous rendront blanc ou noir » disait non sans allégorie et si bien-à-propos Jean de La Fontaine dans « Les Animaux Malades de la Peste ».CHRONIQUE.
Après l’exploit par le Ministre sortant de l’enseignement primaire, secondaire et technique Tony Mwaba Kazadi, c’est à celui sortant des Finances Nicolas Kazadi Nzuji de rééditer le même scenario, à peu des choses-près.
C’est à croire que les « warriors » sous le premier ministre sortant Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge fonctionnaient en mode « copier-coller », voire par scissiparité.
Mais qui, ô paradoxe, caressaient le rêve de rempiler et de « cumuler », chacun disposant dans une quelconque autre institution qui, d’un fils, d’un frère, un cousin, une épouse. Et tutti quanti.
La République étant désormais sous coupes réglées de chacune des familles ayant la chance d’être « du bon côté de l’histoire », elles viennent de se constituer en syndic comme en Belgique qui renferme les 200 ou 300 éternelles Familles des Richissimes Inamovibles du Royaume.
Et qui vont de générations en générations, prétendre conduire la destinée des descendants de Kimpa Vita ou Nsangu Lubangu jusqu’à fatiguer.
Tudi Twambakaja !
Que ne voit-on des ministres de la République ou ceux du sérail présidentiel, de sa famille politique ou biologique, s’offrir en spectacles, disposant pour ce faire à leur guise d’outils, des moyens, y compris des serviteurs de l’Etat ?
Question pour eux d’assouvir leurs desiderata, si ce n’est pour régler quelques comptes à des personnalités-tierces.
Avec s’il le faut, un pouvoir de vie ou de mort sur des « sujets » taillables et corvéables à souhait.
Nous revoici de nouveau dans l’ère des intouchables, tares toutes décriées de l’époque des régimes anciens, les nouveaux acquéreurs et autres nouveaux riches affichant des comportements canins Pavloviens bavant à dates, heures et jours et instants précis au son de la clochette préalablement programmé, les mauvaises habitudes réputées avoir la peau très dure.
Avec le Ministre des Finances sortant Nicolas Kazadi Nzuji, la preuve est ainsi faite.
Reste au Procureur Général de la République Près la Cour de Cassation Firmin Mvonde Mambu sur la voie de la double opération « Mains Propres » et celle d’une « Tolérance Zéro » se saisir illico presto de cette honteuse affaire qui incrimine le Ministre des Finances.
Voulu comme un soldat de la République au front républicain, l’argent étant le nerf de la guerre, Nicolas Kazadi devrait s’illustrer par sa loyauté, sa bravoure, sa discipline, celle-ci étant la mère des armées-, son exemplarité et son respect strict de la loi.
Mais qui dans cette scabreuse affaire des « commissionnaires » ou des « coopérants » facilitateurs, c’est selon, se serait ainsi substitué à la Justice, foulant ainsi au pied le sacro-saint principe de la séparation des pouvoirs, écorchant en l’écornant au passage, par une entorse à toute procédure, l’image et le blason de la République pourtant en quête de ses lettres de noblesse.
Or selon la loi congolaise, « nul ne peut être arrêté, ni condamné pour une infraction qui n’existe pas » !
Sauf si l’omnipotent et l’omniscient Ministre des Finances, avec un autre arsenal juridique propre élèverait en une infraction, toute personne qui évoluerait dans une quelconque structure de facilitation pour le paiement de DTO?
Fausses accusations sur les DTO…
Lorsque le ministre des finances Nicolas Kazadi Nzuji fait arrêter, enlever « manu militari » et embarquer dans deux de ses voitures de fonction par sa garde rapprochée, six prisonniers personnels…
L’histoire se passe de tout commentaire.
Tenez !
Mardi 13 février 2024 dans un des espaces de l’Hôtel ROTANA, six personnes attablées taillent bavette, un apéro en coin autour d’un ami commun, médecin de son état : Sieur Docteur Mukoko Sumbu, LO-AMU ainsi dénommé par ses vieux copains bruxellois.
Patatras, une escouade d’hommes en armes en civil fait irruption et met sens dessus-dessous tout ce qui bouge autour de ce cercle d’amis.
Pour vrai, c’est la ceinture et la garde rapprochée du Ministre des Finances Nicolas Kazadi qui vient prendre « manu militari » ce club d’amis qu’ils embarquent dans deux voitures de fonction de son excellence.
Ils ont le malheur d’être au mauvais endroit au mauvais moment.
Brutalisés, frappés à qui mieux mieux , sinon terrifiés et intimidés, ils sont menacés de recevoir une balle sous la tempe ou sur le crâne s’ils osent bouger d’un pouce ou s’ils tentent de se sauver.
Ils seront ensuite « menottés » au cabinet de son Excellence Monsieur le Ministre des Finances, celui-ci, satisfait d’avoir réalisé un haut fait de guerre.
Au moment où il est de plus en plus question d’enlèvements, tout pouvait ainsi arriver, tant la liberté est la règle, la détention ou la privation des libertés l’exception.
Quelle aura été l’intention du Ministre des Finances en organisant un tel film d’horreur ?
Surtout lorsqu’un sait de manière certaine qu’il y a quelques deux cents jours bien sonnés, un député et ancien Ministre des Transports et Voies de Communication, feu Cherubin Okende pour ne pas le citer, répondant à une invitation officielle pour décliner l’origine de sa fortune-ce n’est pas rien– aura été retrouvé mort, corps ensanglanté par des balles assassines, abandonné au coin de l’avenue des Poids Lourds.
Tandis que de mémoire de visiteur de passage à l’Hôtel ROTANA, » pareille scène n’y aurait jamais été vécue », assure un témoin oculaire plus que tétanisé la main sur le coeur.
On se serait cru en face des rebelles ou des terroristes en pleine guérilla urbaine.
L’Hôtel ROTANA, n’ est-ce pas cet espace lugubre d’où un sujet belge se serait suicidé !
« Justice aux ordres » du Ministre des Finances.
Sans document probant ni aucun mandat, la bande à « six » n’avait en face d’elle que des hommes en armes surexcités.
Des barbouzes ou des forces de sécurité ou de défense qui n’avaient aucune peine de décliner leurs identités; sans aucune qualité pour agir de la sorte, missionnés cependant juste pour embarquer des colis « du Ministre » à la poste.
Des paisibles compatriotes qui se retrouveront finalement au cabinet du Ministre des Finances qui les attendait dans la cour de son Ministère; des fonctionnaires de l’Etat ameutés et préalablement motivés pour la cause et la circonstance, la cellule de communication du Ministre sur le pied de guerre montée sur ses grands chevaux pour « Le Direct ».
Sous des fatouas et des huées, ils sont accueillis comme des vulgaires malpropres devant le Ministre des Finances auto satisfait de son odieux montage.
Mais le ridicule ici ne tue pas.
Jouant au Ponce-Pilatisme à la recherche des boucs-émissaires, il est le premier à lancer à leur endroit : « Voici les fossoyeurs et les véritables détourneurs de la République ».
Le seul tort de certains d’entre eux aura été, après recoupements, de s’être activé pour la mise en place d’une structure de facilitation et d’intermédiation pour l’apurement efficient des dettes publiques internes en rapport avec ce qu’on appelle dans le jargon du Ministère des Finances : La Direction de Trésorerie et de l’Ordonnancement (DTO).
Alors que tout le monde sait, -Secret de Polichinelle- que certaines créances en souffrance logées pour l’éternité au titre de la dette publique(DTO) ne sont généralement payables que lorsque l’on transite par des structures de ce genre, le Ministre et les siens se faisant régulièrement graisser leurs pattes par des juteuses « retro commissions ».
Y aurait-il un péché à se constituer en structure momentanée d’intermédiation ?
Or selon la loi congolaise, « nul ne peut être arrêté, ni condamné pour une infraction qui n’existe pas » !
Sauf si l’omnipotent et l’omniscient Ministre des Finances, avec un arsenal juridique propre à lui élèverait en une infraction, toute personne qui évoluerait dans une quelconque structure de facilitation pour le paiement de DTO.
Qui ne sait pas que le Ministre des Finances Nicolas Kazadi est notoirement connu dans le gotha financier et politique de la République pour être le seul détenteur du fameux sésame pour prétendre à un quelconque paiement ?
Ne sommes-nous pas en face du voleur qui crie au voleur ?
La Justice de la République ou celle du Ministre des Finances ?
En deux temps, trois mouvements, les « six » se retrouveront la nuit tombée devant un magistrat verbalisateur qui soumettra chacun d’eux à un interrogatoire serré, tout fonctionnant ici en parfaite harmonie et communication entre l’Argentier du gouvernement et le Procureur Près le Tribunal de Grande Instance de la Gombe.
Sans aucune ouverture du dossier au Secrétariat, sans numéro attribué au dossier ; loin de toute flagrance et sans même qu’il y ait un Mandat d’Arrêt Provisoire, ils auront passé la nuit au cachot sans aucune plainte et sans un plaignant.
Et le lendemain, les « prisonniers personnels » du Ministre des Finances seront transférés à la prison centrale de Makala sans aucune quelconque confrontation préalable.
L’un des conseillers du Ministre chargé de ne pas vider les lieux, tant qu’il n’aura pas été assuré que les « six » ne soient privés de liberté.
Dossier sur lequel, comme celui ayant opposé les Inspecteurs des Finances au ministre sortant Tony Mwaba Kazadi, nous entendons revenir avec force détails, Gabriel Mokia Mandembo dans une vidéo devenue virale ayant eu la justesse de dire tout haut, ce que tout le monde dit tout bas.
C’est à prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards ou des oies sauvages.
A suivre.
Eugène Ngimbi Mabedo