Depuis que le professeur Prince Kaumba Lufunda, Sénateur élu de la province du Lualaba, a questionné les allégations contenues dans le rapport de l’Inspection Générale des Finances, la toile s’est enflammée sous des propos de violence extrême contre celui qui venait de révéler au grand public la vaste campagne de désinformation orchestrée contre l’entreprise Sino-Congolaise des Mines.
Le Sénateur a notamment révélé la supercherie orchestrée autour du projet de révisitation du contrat chinois et de la dénonciation des cas de surfacturation.
Il a rappelé, d’une part, que la procédure de revisitation est une pratique normale à laquelle les partenaires avaient d’ailleurs déjà recouru dans un passé récent, et, d’autre part, que la décision de suspension du dédouanement des importations était autant illégale qu’irrationnelle tant que les termes du contrat sur l’exonération n’auraient pas été renégociés et modifiés. Cette décision jette aujourd’hui un incroyable discrédit sur la gouvernance et entache sérieusement le climat des affaires.
Mais, paradoxalement, l’armée numérique de l’IGF est déployée sur les réseaux sociaux et sur les chaînes Radio Tv tant publiques que privées, pour injurier et vouer le Sénateur Kaumba aux gémonies, oubliant même que ceux qui profèrent de tels propos sont susceptibles de poursuites pour outrage au Sénat. Et cela vaut autant pour les auteurs que pour leur commanditaire.
Imposer le paiement des taxes douanières avant toute révisitation des termes du contrat, c’est en somme choisir le fait accompli et s’opposer en réalité à toute procédure de négociation. Manifestement l’IGF ne veut pas de cette revisitation, tout en faisant semblant de la soutenir. D’où la colère qui éclatera de toutes les interventions contre le Sénateur Kaumba.
Quant au second fait, celui relatif aux accusations de surfacturation des travaux réalisés dans le cadre du contrat chinois, il est surprenant de lire et d’entendre dire que ce sont les partenaires qui se seraient livrés à ces actes répréhensibles, alors que les dossiers relatifs aux travaux étaient montés par la partie congolaise.
Le Sénateur Kaumba dit à ce sujet que le différend devrait simplement être résolu moyennant recours à des cabinets spécialisés indépendants. Ce qui permettrait de mettre toutes les parties en confiance, mais malheureusement, l’IGF préférerait que son rapport soit pris pour argent comptant et s’énerve dès lors qu’on suggère un audit spécialisé par un tiers.
Que se passe-t-il donc ? Subodorant la magouille, le président de la République a mis sur pied une Commission ad hoc, qui examinera l’ensemble du dossier sans vaine passion. Cela ne plaît guère aux porte-voix de l’IGF qui se sont mis à crier à la corruption de certains membres et à tenir des propos scandaleusement racistes contre les partenaires chinois. La Commission nationale des droits de l’homme et le Conseil Supérieur de l’Audio-Visuel et de la Communication devrait se saisir d’office de ce cas flagrant.
Le rapport enflammé de l’IGF pose manifestement problème, surtout quand il se lance dans des démonstrations périlleuses visant à minorer à tous les coups les apports et les réalisations du contrat chinois. Cette technique de minoration est censée préparer le terrain en faveur d’une revisitation qui accorderait des parts plus importantes à la partie congolaise. Mais, du côté congolais, qui pourrait s’opposer à une telle revisitation ? Toutefois, croire naïvement que les résultats seraient obtenus sans y laisser quelques plumes, c’est conduire notre pays et notre économie vers l’inconnu, car la suppression des exonérations douanières, ainsi que le réajustement à la hausse des parts sociales de la GCM au sein de la Sicomines, ne pourront être obtenus qu’en passant par les fourches caudines de l’accroissement de notre dette.
Pour le Sénateur Kaumba, la révisitation est une procédure normale, mais si à la suite de l’IGF nous allons demander la lune, même la NASA ne pourra pas nous l’accorder. Quant à la surfacturation, elle devrait faire l’objet d’une démarche différente inscrite dans le cadre de la lutte permanente contre la fraude. Aussi nous est-il recommandé de lever toutes les mesures arbitraires prises à l’encontre tant de la Sicomines que de TFM, pour nous inscrire dans le respect des procédures légales et civilisées, comme nous y a déjà ramené le Président de la République, au grand dam de ceux qui criait au lynchage public de nos partenaires, tout en masquant leur incapacité à élaborer des projets bancables, susceptibles d’être financés à travers les mécanismes du contrat Sicomines.
Ayant déjà compris cela, la justice a vite fait de lever la mesure inique de blocage de Sicomines qui empêchait de libérer la rémunération du personnel et des sous-traitants. Décidément, il y a encore du chemin à parcourir avant que la brume se dissipe effectivement sur le contrat sino-congolais appelé à financer des projets d’infrastructures et des projets miniers.