La ballade des vendus 

Ceux qui régulièrement analysent les péripéties séquentielles de l’activité politique rd-congolaise se souviennent de cette sortie médiatique de sieur Honoré Ngbanda Zambo Ko Atumba évoquant la question qu’un journaliste du « Potentiel » posait dans son édition parue le premier juin 2006, à savoir « si Kinshasa avait abandonné le Kivu ? ».

Que de ce fait, le Spécial Terminator Ngbanda Honoré y faisant suite répondait, inéluctable et net selon les éléments d’analyse en sa possession « que Kinshasa avait (déjà) vendu le Kivu ».

Vérité plus qu’évidente et amère que le sociologue et politologue Matthieu Kalele-Ka-Bila confirmait rappelant la triple interrogation de l’ancien Président nigérian Olusegun Obansanjo à Raymond Tshibanda N’Tungamulongo ayant abouti au triple reniement de ce dernier, non sans rappeler celui de Pierre avant que le coq n’eût chanté trois fois :

« D’accepter de signer en âme et conscience l’Accord qui hypothéquait l’avenir de toute la République Démocratique du Congo, tant l’acte de vente ou de cession de tout ou partie de la RDC s’y trouvait sous-entendu ». !

Accord du 23 mars 2009 ainsi avalisé et signé entre la RDC par Raymond Tshibanda alors Ministre à la Coopération et le CNDP par Nkundabatware reconnaissant aux rwandais le droit d’être « congolais », de participer à la vie politique congolaise et d’y briguer toute quelconque fonction à tous les niveaux.

Accord à la base du M-23 en référence au 23 mars 2009 qui a fait dire à Olusegun Obasanjo Témoin à l’Accord, s’adressant au Ministre rd-congolais Raymond Tshibanda, un tantinet prémonitoire :

« Votre pays aura des problèmes » !

Le professeur Matthieu Kalele-Ka-Bila dévoilant toujours les contenus des Accords signés le 12 mai 2012 à Rubavu-Gisenyi avait également affirmé qu’il y avait été convenu via les Ministres rwandais et congolais de la Défense que les armées rwandaises pouvaient désormais à loisir entrer en RDC y surveiller ses neuf frontières.

Tandis que le 18 du même mois de mai, en cette même année 2012, il renchérissait sur le contenu de l’Accord signé à Kigali autorisant les Services des Renseignements Rwandais d’entrer en RDC, d’y sillonner jour et nuit pour y assurer la sécurité.

L’ancien conseiller stratégique de feu Etienne Tshisekedi Matthieu Kalele s’interrogeant une fois encore en posant la question de savoir si le fils du Sphinx du « Peuple d’abord » devenu le Président de la République était dans la peau du Maréchal Pétain ou du résistant Charles de Gaulle ?

La plupart du temps, pour des raisons de décence, y compris dans la sphère soft des communicateurs attitrés du pouvoir-tel celui qui insulte à grands renforts d’injures le Général Ntumba le Chef de la Maison Militaire du Chef de l’Etat en toute impunité-, l’on impute généralement la responsabilité à la chaine de commandement et aux troupes traitresses égarées, restant sauf l’adage « jamais de mauvaises troupes, que de mauvais chefs ».

Normal pour analystes avertis qui savent que depuis l’avant-veille de l’accession de la RDC à la souveraineté déclaratoire de l’indépendance, une frange des congolais roulait (déjà) pour des intérêts coloniaux anachroniques : « Pene-Pene na Mundele » et autre « Groupe de Binza » caporalisés n’ayant été que des conglomérats d’acteurs basanés à « Peaux Noires, Masques Blancs » (Frantz Fanon).

Il serait donc en marche le plan funeste de celui qui disait « ne jamais trahir le Congo » mais l’a fait à la perfection, « le témoin » passé à son « fils » de lointaines collines ou de Zanzibar proche, celui au service de l’Etranger cédant à son tour l’étendard sous les oripeaux d’un Accord dont Corneille Nangaa détiendrait (seul ?) le secret.

Tandis que « le Fils né de Père et de Mère » s’étant empressé dans la réactivation sans autre forme de procès de la Messe noire (déjà) dite depuis Sun City, « East African Community » devenu ou en train de devenir la nouvelle vraie patrie selon ses propres dires, étant donné, rebelote qu’il ne sert à rien de s’accrocher à des morceaux de terre. Ainsi dit, aussitôt fait ! Vendu et livré, le Kongo du Centre africain.

Le petit-fils de Simon Kimbangu doit enfin se mordre les doigts, ayant pourtant et généreusement engendré le Joker à la Pyrrhus d’une centrale électorale, sa liberté de mouvement désormais « limitée et sous contrôle » tant toute révolution finit par dévorer tous ses propres enfants.

Et « consacré », sinon « consommé », le morcellement tant redouté, tel le Beaujolais nouveau, chacun ayant reçu sa part du butin, « le Fils né de Père et de Mère » incitant les troupes étrangères de l’East African Community à accroître –en toute conscience-, ô paradoxe, leurs troupes d’occupation pour une zone tampon qui n’est pas sans rappeler les 300 Km tant vantés jadis à l’intérieur de la RDC ou de ce qu’il en resterait.

Et lorsqu’on en appelle au renforcement des bases d’armées étrangères sur le sol de ses aïeux, l’on peut aisément deviner qu’elles ne repartiraient qu’après avoir accompli la mission leur assignée dont quelqu’un ne serait que le parfait entremetteur. Le Président burundais l’avait dit à haute et intelligible voix.

Pieds et mains liés par un Traité coupe-gorge que celui de l’EAC, le « Fils Né de Père et de Mère » ne serait-il plus jamais libre de ses libres choix ?

Secret plutôt bien gardé des conciliabules diplomatiques en béton armé. Mais bas les masques !

Macron ne vient pas pour les beaux yeux des congolais, mais pour les intérêts de la France et de « La Cause » occidentale transitant par les Mille Collines.

Qui sait, s’il ne vient pas aussi , à la suite ceux ou celles qui s’activent en sous-mains, solliciter lui aussi la relaxe de Fortunat Bifort Biselele dans un deal donnant-donnant, au nom du Roi Kigari de Kigali, tant le diable se cache dans les détails ?

Timeo Danaos et dona ferentes : « J’ai peur des Grecs, même lorsqu’ils apportent des cadeaux ».

Les congolais qui ne seraient pourtant pas si naïfs qu’on le croirait risqueraient ainsi de n’avoir que leurs yeux pour pleurer. Et ce sera trop tard.

Car si le portugais Antonio Gutierrez le Secrétaire Général de l’ONU ayant succédé au ghanéen Koffi Annan après l’égyptien Boutros-Boutros Ghali avait affirmé urbi et orbi que la RDC n’était pas capable de faire face à la puissance de feu de M-23 supplétif du Rwanda et donc de ce fait de l’OTAN, c’est que la nouvelle Conférence de Berlin de février 1885 venait d’être réactivée dans ses souterraines clauses les plus secrètes.

La Fondation Koffi Annan avec à sa tête l’ancien représentant personnel du Secrétaire Général de l’ONU en RDC Alan Doss serait-elle en train de prendre ainsi sa revanche sur le sabordage de l’Accord de Genève du 11 novembre 2018 d’une candidature unique de l’opposition, le « Peuple d’abord » d’alors « à la base » ayant exigé que Félix renie sa signature, Vital Kamerhe s’étant fait rouler plus d’une fois dans la farine au nom du respect ou non respect des signatures jusqu’à Nairobi.

Une base de l’UDPS qui assiste « médusée » à la balkanisation programmée du pays sans broncher, tel ce chien carnassier Pitbull qui dévore un enfant au Quartier (4) quatre de la commune périphérique de N’Djili devant d’adultes tout aussi médusés et d’aucun secours. Signe des temps, loin des chiens écrasés.

Que le Président de l’Assemblée Nationale et le Secrétaire Général du parti présidentiel UDPS poussent le culot jusqu’à convier les Kinois à réserver un accueil chaleureux à Emmanuel Macron traduit et trahit dans le chef de ces rois « Pétain », comme dans « La Cour du Roi Pétaud », l’inconstance « inconsciente »(?) et la turpitude des dirigeants congolais. Et nul ne s’en prévaudra.

L’homme politique et ancien Ministre de l’Intérieur français Charles Pasqua disait que les accords ne tiennent que pour ceux qui y croient.

Les métaux parmi les plus rares du monde pour la survie de la civilisation occidentale se trouvant pour l’essentiel en RDC, il faut qu’elle disparaisse à n’importe quel prix. Tels des tueurs à gages, c’est sans état d’âmes. Vivement la ballade des vendus pour la balkanisation.

Sauf sursaut patriotique qui n’est pas impossible en disposant en pareilles circonstances d’hommes héroïques résistants tels Charles de Gaulle capables des sacrifices pour que vive la Patrie souveraine.

Point besoin de rappeler qu’au cours de la Marche de colère des fidèles catholiques, d’ hommes et des femmes de bonne volonté, l’Eglise catholique rd-congolaise via la CENCO demandait au Gouvernement de la RDC ce qui suit :

1-Départ de la Monusco ;

2-Suspendre la participation à l’OIF ;

3-Retirer la RDC de l’EAC ;

4-NON à la « Mutualisation » des armées ;

5-Que Tous les accords engageant la RDC passent par le Parlement.

Mais comme l’a si bien dit le Patriarche Gilbert Kiakwama Kia Kiziki à la cérémonie d’hommage au Professeur Emérite Monsieur l’Abbé Hyppolite Ngimbi Nseka pour ses 80 ans d’âge et 52 ans de vie sacerdotale samedi 17 décembre 2022 à l’Académie des Beaux-Arts :

« Mboka ekokufa te. Le pays ne mourra pas. On en sortira ».

L’espoir est toujours permis, si l’on s’en réfère également à cette prophétie préfiguratrice du Révérend Pasteur François-David Ekofo à la Cathédrale du Centenaire Protestant lors de la Cérémonie commémorative de l’assassinat de feu le Président Laurent-Désiré Kabila le 16 janvier 2018 –Mais par qui diantre ? – :

« Le Congo ne sera pas toujours faible comme il est maintenant. Il va se réveiller un jour ».

Et le Congo sera sauvé !

Dont Acte.