La Fondation Sainte Christine et Saint Nestor a pour Mission principale d’« améliorer la qualité de vie » par la lutte contre la sous-alimentation, la promotion de la santé, l’éducation, l’apprentissage et l’emploi. « To fight malnutrition, to promote health, to enhance living standards through education and job training ».
Par sa ferme agro-pastorale de Mbuba par une route de desserte agricole en état de dégradation très avancée près de Kisantu dans le Territoire de Madimba dans la Province du Kongo Central, la Fondation Sainte Christine et Saint Nestor entend permettre l’accès de la population aux aliments de qualité et en quantité suffisante à bas prix.
Située à quelques encablures de Mbuela Lodge à Kisantu par la bourgade de Mbuba, la nouvelle ferme agro-pastorale de la Fondation Sainte Christine et Saint Nestor à 6 Km de la nationale N°1 acquise voici quelques mois est opérationnelle depuis avril 2022, devant être élargie sur plusieurs dizaines d’hectares des terres selon le planning d’extension, les premiers travaux d’exploitation s’effectuant sur 10 ha non encore totalement couverts.
Avec un effectif de 5 paysans recrutés pour les besoins de la cause, dont deux permanents sur le site d’habitation avec un hangar de fortune qu’illuminent des panneaux photovoltaïques la nuit tombée, ces contractuels sont régulièrement appuyés par des maraichères recrutées à tempérament chaque fois que de besoin.
La ferme fonctionne sous la supervision de l’ancien du Petit-Séminaire de Mabata-Kiela, l’Ingénieur Charles Matondo Khoto dit Mike, détenteur d’un Diplôme de Licence en Economie et Développement, Option : Gestion des Projets et de Développement Rural de l’Université Catholique du Congo, UCC en sigle avec plusieurs Brevets de Formation en Agriculture, Agroforesterie, Environnement et Gestion des Projets qu’assiste Monsieur Baudouin Baku.
Il s’agit de se hâter lentement, mais sûrement.
Jeudi 29 décembre 2022, une virée à la base dans la bourgade de Mbuba dans le Territoire de Madimba devenue tristement célèbre par d’accidents des camions-citernes suivis de siphonage de carburant par les autochtones entraînant régulièrement mort d’hommes permet de palper du doigt, les réalités de la ferme ruralo-agro-pastorale appartenant à la Fondation Sainte Christine et Saint Nestor.
Au nombre des cultures vivrières, il y a à ce jour: l’arachide, le bananier, le manioc et les feuilles de manioc ici prisées qu’on désigne par le « pondu ya caoutchouc », la patate, l’ananas, le maïs, le piment et le palmier nain. Liste non exhaustive.
Au plan pastoral, outre le poulailler pour la volaille, l’on y découvre l’élevage des porcs, des lapins, des chèvres, la fondation envisageant d’étendre ce secteur au niveau des bovins.
Tandis que pour la pisciculture, les étangs renferment le poisson-chat (ngolu), les alevins pour la culture du tilapia et le poisson communément appelé « mongusu ».
Ouverte au volontariat d’hommes et des femmes soucieux de réduire les écarts dus aux inégalités sociales, la fondation entend promouvoir les valeurs communaucratiques de solidarité par le biais d’une justice distributive.
L’objectif à travers ses activités agricoles faites des cultures vivrières et pérennes, piscicoles et d’élevages est de permettre à la population environnante et celle d’ailleurs d’accéder à bas prix à des aliments de qualité et en quantité suffisante, à lutter contre la faim et la sous-alimentation, dans le champ vaste de la lutte contre la pauvreté endémique, le congolais lambda vivant avec un revenu moyen parmi les plus bas de la planète.
L’amélioration de la qualité de vie par la lutte contre la pauvreté endémique
En effet, la République Démocratique du Congo est l’une des 5 nations parmi les plus pauvres du monde.
Tenez, en 2021, près de 64% de la population du pays- un peu moins de 60 Millions des personnes-vivaient avec moins de 2.15 dollars américains/jour.
Ainsi, près d’une personne sur six en situation d’extrême pauvreté en Afrique subsaharienne vit en RDC.
Et selon le « Rapport sur le Développement Humain 2021/2022 », le classement IDH, l’Indice de développement Humain le situe à la 179ème place/191. Le défi est donc énorme mais pas insurmontable.
L’amélioration de la qualité de vie passe par le changement des mentalités face à quelques défis…
1. L’aménagement des puits d’eau voudraient qu’on s’y prenne en technicien des forages pour éviter les assèchements qui peuvent survenir à la suite des changements climatiques pouvant compromettre l’arrosage ou l’irrigation systématique ; des étangs s’étant desséchés momentanément durant la saison sèche, faute d’eau suffisante.
2. La Fondation Sainte Christine et Saint Nestor pourrait à long terme se lancer dans un vaste projet de l’Agroforesterie par le reboisement, la population autochtone réputée ne se livrer qu’à la culture du manioc pour la fabrication de la chikwangue, son condiment de base.
Au point que la population spécifiquement masculine n’hésite pas à abattre sans vergogne et sans aucune réserve,tout arbre fruitier digne de ce nom, les manguiers, les avocatiers et autres orangers ne faisant pas exception pour la fabrication de la braise ou du charbon de bois, au détriment de la biodiversité et de l’environnement.
3. L’importation des cultures inexistantes ici dont celles de la banane, de l’igname, de l’ananas, du piment, du palmier nain est une initiative louable à encourager.
Il faut impérativement diversifier les sources de survie dans cette économie de rente en favorisant l’accès aux cultures vivrières et pérennes auxquelles l’on n’a pas été élevé.
La transposition des cultures pérennes du Mayombe profond vers la Lukaya avec des résultats probants mérite d’être renforcée.
4. La culture du développement viendra également par la voie de la conscientisation à l’amélioration de son environnement vital et de l’éducation, notamment par celle des générations futures que constitue la jeunesse, l’avenir de la nation.
Comme l’ont fait jadis les Pères Jésuites de la Compagnie de Jésus, la Congrégation fondée par Saint Ignace de Loyola, il faut favoriser et inciter l’accès des jeunes filles et garçons à l’Ecole, ce laboratoire incontournable pour la consolidation pour toute nation du futur qui aspire à « améliorer la qualité de vie » de ses concitoyens.
5. Il est dès lors impensable que les gens se complaisent dans un environnement où les voies d’accès sont quasi-inexistentes alors qu’ils peuvent à loisir et à volonté, sous la houlette de leurs autorités traditionnelles et coutumières, élargir les sentiers par où ils passent, l’accès à la ferme étant un parcours de combattant.
6. L’implantation d’une ONG ou d’une Fondation n’exonère pas que les autochtones se prennent en charge par des activités productives diversifiées au lieu de se mettre à admirer le travail qu’abattent les contractuels. Que tous et chacun apprennent à mettre la main à la pâte.
7. Les conflits fonciers récurrents entre lignées, chefs des terres, ayants-droit coutumiers et fonciers peuvent devenir un obstacle pour la bonne exploitation des fermes agro-pastorales.
Cela exige beaucoup de doigté pour ne pas en être la victime ou le bouc-émissaire, surtout lorsqu’il y a un chevauchement des terres ou d’acquéreurs, les chefs traditionnels cupides se complaisant dans ce secteur pour en tirer les meilleurs bénéfices.
8. Il est fait de plus en plus mention d’étrangers ou des compatriotes qui se livrent à l’acquisition de vastes étendues des terres, au point de confiner ou de pousser les autochtones à l’errance avec à la clé l’incendie des villages entiers.
Des questions que l’Etat doit résoudre avec parcimonie et doigté pour éviter de faire de nombreux compatriotes, des apatrides ou des fils et des filles « sans terres ».
9. Dans le cadre d’activités d’autofinancement, pourquoi ne pas imaginer le couplage d’activités agro-pastorales avec les activités productrices de loisirs, de divertissements dont ceux de la pêche, de natation et de tourisme….dont des visites guidées dans la nature avec cette géographie faite des forêts et une végétation à la verdure luxuriante ?
Quelques Motos et autres Tricycles de la Fondation peuvent servir des moyens de transport et in fine d’autofinancement, en attendant des solutions durables en termes des voies d’accès…
10. Pourquoi ne pas prendre langue avec les autorités provinciales pour l’aménagement de la route de desserte agricole par la sollicitation d’un tracteur, à défaut de la location sur fonds propres pendant quelques heures pour des travaux de remblayage aux fins de dégager l’accès aux sites reculés, quitte à conscientiser les autochtones pour les travaux réguliers d’entretien…
11. la promotion de la santé qui est l’un des volets de l’amélioration de la qualité de vie passe aussi par la lutte contre des pratiques surannées qui voudraient que lorsqu’on est malade, au lieu d’aller à l’hôpital ou dans un quelconque Centre Médical, l’on fasse toujours recours aux féticheurs et autres charlatans prophètes qui trouvent toujours un sorcier derrière toute maladie.
En un comme en mille, l’appel face à ces nombreux défis s’adresse aux hommes et aux femmes de bonne volonté afin de changer le monde. Cela est possible. Ensemble, nous le pouvons.
L’initiative prise par la Fondation Sainte Christine et Saint Nestor mérite d’être soutenue.
Comme dans les saintes Ecritures, la moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux.