Loin de somptueuses églises d’agglomérations urbaines ou périurbaines à l’architecture romano-gothique avec des graphies proches de celles des cathédrales et des basiliques à la « Sixtine » ou du palais pontifical de la « Castel Gandolfo », « Sango BONI » ainsi désormais appelé le révérend père Boniface Mwawatadi A-Kongol a célébré en communion avec l’Eglise Universelle, la fête de l’Assomption de la Vierge Marie « à la base » dimanche 14 août 2022.
Et avec cette Solennité, la fête dans cette bourgade de l’Equateur à 10 Km de la Ville de Gemena Province du Sud-Ubangi dans le diocèse de Molegbe sous la houlette de Mgr Dominique Bulamatari était totale, mieux, une fête dans la fête.
C’était à la sous paroisse de BOBAZOLO noire de monde, nombreux d’entre eux accourus d’autres sous paroisses comme celles de Mbakata, Zuliwuta, Fakunda, Mayiwele ou Ligana…parés de leurs plus beaux habits.
Car lorsqu’ils ont la chance d’avoir le prêtre ici au milieu d’eux le Jour du Seigneur, la célébration eucharistique est l’occasion de s’endimancher et de faire la fête en famille sinon avec des proches, les jours restants de la semaine étant pour la plupart consacrés au travail de routine pour la survie quotidienne comme la pêche, l’agriculture, la chasse, le petit commerce, le transport, etc.
Les produits de leur dur labeur provenant du terreau fertile de leur terroir constituent l’essentiel de leurs donations à l’Offertoire.
Dans ce monde multiracial et multiethnique à cheval de deux hémisphères nord et sud qu’est l’Equateur où Ngbandi, Ngwaka, Ngombe et diverses autres ethnies de l’ex province de l’Equateur et de la RD-Congo, parfois entremêlées à celles de la République Centrafricaine voisine qui vivent et coexistent pacifiquement et en parfaite harmonie, le jeune prêtre routier, religieux missionnaire de la Congrégation du Cœur Immaculé de Marie, CICM en sigle fondé par feu le révérend père Théophile Verbist s’y sent comme un poisson dans l’eau douce du fleuve, expérimentant ainsi dans sa chair et les siens, tel le pain rompu et partagé, la riche expérience d’une véritable Fraternité Universelle.
L’on n’a pas ici à faire à des hommes ou à des femmes riches, matériellement nantis s’entend, mais à des chrétiens généreux et serviables au grand cœur, avec une foi du charbonnier ou du boulanger proche de celle de la veuve de Sarepta sachant donner le peu en leur possession du fin fond de leur cœur, tant Dieu aime celui qui donne avec joie.
A la suite des théologiens panafricanistes de l’Inculturation, le père Boniface Mwawatadi A-Kongol s’inscrit désormais dans la droite ligne de l’Eglise des pauvres, celle d’en-bas et de proximité qu’affectionnait tant le penseur camerounais d’heureuse mémoire Jean-Marc ELA de « Ma foi d’africain » ; « Le cri de l’homme africain » et de « L’Afrique des villages ».
Sans pour autant s’écarter du Décret sur l’Activité Missionnaire du Concile Vatican II « Ad Gentes » « Vers les Nations »,ni de la vision CICM de la « Mission ad extra », il se veut partisan d’une Pastorale et d’une Liturgie qui tirent sa sève de l’humus, de la terre, du terroir et de la base ; à l’opposé d’une Eglise Missionnaire de type bourgeois, bureaucratique et pyramidal où le prêtre se prévaut d’une science infuse et seul détenteur d’une vérité à la fois révélée et infaillible.
Puissent le bonheur et la grâce accompagner « Sango Boni » le Père Boniface Mwawatadi et ses ouailles dans cette Pastorale atypique de proximité « des pauvres pour les pauvres avec les pauvres » pour une transformation ecclésiale bureaucratique et liturgique! Dans une approche innovante.En communion du Magistère et de la Tradition et à l’écoute de l’Esprit « Qui fait toutes choses nouvelles », soufflant de « Quatre Vents » !.
Eugène Ngimbi Mabedo