
Sans fausse modestie, la Province du Kongo Central reste la seule cette fois-ci à aligner les femmes en si grand nombre au titre des prétendants au poste de gouverneur.
Preuve d’un dynamisme, d’une fécondité et même d’une maturité politique dans le chef de ses enfants qui ne sont pas les moindres, brisant ainsi le tabou misogyne d’une province qui n’a plus connu de femme-gouverneur depuis la célèbre époque de Maman Cathérine Nzuzi wa Mbombo qui, au regard de son bilan, est loin d’avoir démérité.
Au nombre de ces candidatures, des femmes illustres, fortes, brillantes, excellentes parce qu’entreprenantes comme le fut naguère la Jeanne d’Arc africaine du Royaume Kongo, Ndona Kimpa Vita, prototype d’une dame de fer aguerrie et de caractère loin de courber l’échine en face de la dictature masculine, ayant combattu l’ordre colonial et esclavagiste infâme « au nom de Dieu », avec le mérite d’avoir bravé la peur et la mort par l’ amorce de la lutte de libération de la race noire et de la terre-mère africaine et Kongolaise enracinées dans un territoire affranchi, un et ouvert au monde.
Combat au prix du sacrifice suprême que va poursuivre le Patriarche Simon Kimbangu et Joseph Kasa-Vubu.
L’engouement des femmes aux postes de responsabilités qui s’explique par le fait que la province du Kongo Central reste attachée à son système matriarcal, tant la mère nourricière protectrice est à l’origine de la vie et de l’ordre régnant de toute société conviée à l’auto-affranchissement , à l’autonomie et au développement communautaire.
Ce qui s’explique par des mythes à profusion qui grouillent ainsi en terre né(e)-Kongolaise où l’on considère depuis des millénaires qu’à l’origine de l’humanité et de toute création se trouvait et se trouve encore la femme.
Qu’au commencement, Dieu Nzambi-a-Mphungu-a- tulendo créa la femme qui serait de ce chef au cœur et au centre de l’Univers.
NGUDIANZA… la mère de l’Univers
Avocate de profession qui charrie un parcours d’une vingtaine d’années, ayant exercé la fonction ministérielle au niveau du gouvernement central, l’Honorable Nefertiti Ngudianza Bayokisa Kisula est l’unique femme Sénatrice du Kongo Central de la Législature actuelle.
Voilà qui est à mettre à son actif quand on sait comment les 4 Honorables Sénateurs de la province chère à Simon Kimbangu se sont décarcassés dans la foire d’empoigne où tous les coups sont permis, pour remporter la palme d’or. Ne devient donc pas Sénateur ou Sénatrice qui veut.
Comme de la voie du destin, elle s’appelle Ngudianza. Ce qui en langue Kikongo veut dire la Mère de l’Univers, la Mère de la terre et des cieux, la Mère de la création, pour tout dire, la Mère fertile et fécondante qui engendre et procrée en donnant la vie.
Sa candidature émerveille au point qu’elle suscite curiosité et adhésion parce qu’elle sort la tête de l’eau et du lot. Bref,une femme d’exception.
Sillonnant monts et vallées à pieds ou à bord d’une 4X4, bravant les intempéries et les affres de nos routes nationales et de desserte agricole chaotiques, elle apporte une valeur ajoutée au vivre-ensemble dans les villes et dans les contrées rurales, à travers des œuvres caritatives et humanitaires qui la font assimiler à une femme de cœur par le canal de la Fondation qui porte son nom.
Sa pratique professionnelle l’astreint à l’ascèse de l’approfondissement des dossiers par la lecture des textes des lois tant à son Cabinet qu’au Prétoire. Mais son intime conviction en tant que Sénatrice élue est qu’elle est soumise au devoir de redevabilité.
Une itinérance atypique à son actif qui fait dire à certains qu’elle est plus visible dans sa province et pas assez à la chambre haute.
Sans doute croit-elle, qu’il vaille mieux palper du doigt les dures réalités de ses contemporains à la base sur terrain que de vouloir les gérer par le prisme déformant des rapports conçus et confectionnés dans des bureaux aseptisés de la haute République de la Gombe.
Comme disait Jésus le Sauveur aux pharisiens hypocrites et incrédules : « Si donc vous ne croyez pas à mes paroles, croyez au moins à mes œuvres ».
Elle est en voie de surprendre, pouvant être dans le peloton de tête mais à la fois l’outsider qui pourrait remporter la mise au finish.
S’étant accoudé l’Honorable Guylain Phanzu Mangovo l’élu de Lukula qui n’est pas né de la dernière pluie avec une capacité manœuvrière dans les négociations et les compromis politiques, on peut craindre que le duo gagnant vienne de ce côté, une femme de cœur et de tête pouvant aider à laver l’affront d’une province que des hommes ont jusqu’ici mis à sac par des querelles intestines byzantines, avec pour seul intérêt le pillage des ressources de la province sous le parapluie d’acteurs politiques qui s’activent à chaque règne en tirant les ficelles pour retarder le décollage de la province au profit des leurs propres.
A l’ère des dieux nouveaux plutôt illuminés qui croient trouver l’occasion de jouer au séparatisme, rêvant d’embraser la terre Kongo connue pour son pacifisme et son hospitalité légendaire, elle peut, croient certains parmi lesquels, les futurs grands électeurs, être celle qui peut le mieux exorciser les démons de la haine, de la division et d’une nouvelle nuit de longs couteaux dont le souvenir reste encore frais dans l’imaginaire collectif Kongolais !Suivez mon regard !
D’orès et déjà, Bon Vent à celle que d’aucuns rêvent de voir exercer en tant que Mère rassembleuse et fédératrice: NGUDI-A-NZA !
Et que le meilleur gagne.
Eugène Ngimbi Mabedo