
Un animal politique, rusé soit-il, ne peut prétendre gagner à tous les coups tant il n’y a personne sur la terre des vivants à qui tout réussit. Deux cas de figure pour illustrer une telle assertion.
Le premier, celui de sieur Bernardin Mungul Diaka connu sous le pseudonyme de « Kiwuta » ayant exercé les hautes charges d’Etat voici quelques décades: Ambassadeur ; Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire, Recherche Scientifique ; Gouverneur de la Ville-Province de Kinshasa ; Premier Ministre l’espace d’à-peine un mois et qui a rêvé toute sa vie de devenir, l’affirmant à qui voulait l’entendre, Président de la République, fut-ce l’espace d’un matin.
Partisan de la realpolitik, il était également connu pour ses compromis, incitant ses pairs politiques à ne pas chercher à remporter toutes les mises d’un seul coup dans une négociation politique, mais de savoir prendre son mal en patience en acceptant quelquefois la marge de 6/10 voire de 5/10, quitte à obtenir davantage par la suite.
Sacré prophète à la verve venimeuse d’un serpent-Kiwuta qui fustigeait le statu quo ante estimant que la République du Zaïre avait seulement changé de chauffeur, la situation restant la même malgré les slogans creux du « Changement », d’ « Etat de droit » ou de « l’intérêt du peuple », aujourd’hui « Le « Peuple d’abord », le véhicule en l’état toujours en panne sur cric restant inchangé.
Opposant dans l’âme et dans le sang, il était à ce point affable qu’il était capable de transmettre à la population kinoise des messages venant du Maréchal-Président Mobutu, tout en faisant des signes gestuels ou visuels incitant les mêmes destinataires « Bana Kin » de ne pas obéir au diktat du Président-Fondateur.
Mais comme d’un vrai politique rusé, il est mort sans être jamais devenu Président du Zaïre à son goût et à ses rêves.
Pareil pour le Président honoraire du Sénat Léon Lobitch Kengo wa Dondo ayant assumé lui aussi toutes les hautes charges régaliennes et autres fonctions républicaines mais qui, en dépit de sa « Passion de l’Etat » au terme de ses « Mémoires » pouvant constitutionnellement suppléer à la vacance du pouvoir « au cas où », mais n’est pas parvenu à assumer la fonction de Chef d’ Etat.
A contrario, Mobutu qui eut le toupet de tenter une neutralisation concomitante en septembre 1960 du Chef de l’Etat Joseph Kasa-Vubu et du premier Ministre Patrice-Emery Lumumba tous deux en fonction et qui ne s’est empêché de mettre en place un Collège des Commissaires Généraux aura cependant réussi, cinq ans plus tard, à rééditer son exploit par un vrai coup d’Etat militaire cette fois-ci, s’appuyant sur les Compagnons de la Révolution dans la nuit du 24 au 25 novembre 1965,mettant ainsi à mal, la Constitution de Luluabourg adopté pourtant en 1964 par referendum, restée jusqu’à ce jour, l’un des joyaux à l’actif des annales politico-juridiques de la République Démocratique du Congo.
A vaincre sans périls, dirait l’autre, on triomphe sans gloire. Soit. Cependant la ruse en politique appelle toujours aussi une bonne dose de prudence et de doigté car toute erreur de casting peut s’avérer fatale.
Qui pouvait s’imaginer un jour voir Laurent-Désiré Kabila, Joseph Kabila ou plus près de nous Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo trôner au plus haut sommet de l’Etat congolais ?

Jamais deux caïmans dans un seul marigot…
Ceux qui connaissent Modeste Bahati Lukwebo de la Société Civile du Congo, Socico en sigle, 66 ans d’âge , ancien Ministre à l’Economie Nationale ; au Plan ; à l’Emploi, Travail et Prévoyance Sociale ;Questeur à l’Assemblée Nationale, jadis DG adjoint à la Banque de Crédit Agricole, Membre du Conseil d’Administration à la SONAS le savent méticuleux, tacticien, mais fondamentalement rusé et félin, d’un flair politique et d’un goût pour les affaires mercantiles hors du commun.
Toujours prompt à se tirer d’affaires, lorsqu’il ne se tire ou ne se fait tirer une balle au pied pour sortir d’une passe à l’issue difficile. Secret de Polichinelle, Modeste Bahati Lukwebo est un homme qui sait placer ses pions pour en attendre en retour des dividendes. Le nier, c’est mal connaître la personne.
Passé par les universités euro-italiennes, Al Capone est de toutes les obédiences et de toutes les académies, avec une capacité d’une projection vers le futur qui lui est particulière.
Un homme prédictif qui se trompe rarement de calcul, voire de casting que d’aucuns assimilent au célèbre joueur argentin Maradona pour ses passes feintes et ses dribles endiablées.
Toutes choses étant égales par ailleurs, toutes proportions bien gardées, l’Honorable Modeste Bahati Lukwebo devra dans un avenir pas très lointain redevenir véritablement « Modeste » comme l’indique si bien son nom en tempérant toutes ses ardeurs, au besoin, battre en retraite et jouer profil bas, en revoyant ses ambitions et autres ardeurs « à la baisse » si tant est qu’il veuille reculer pour mieux sauter et prétendre durer et per-durer.
Le coup de semonce lui asséné à l’Assemblée Nationale par le désaveu de son poulain Justin Kalumba le Tout-Puissant Ministre de l’Economie, humilié et vomi par sa famille politique, celle au pouvoir, s’étant affiché il y a peu distribuant à qui mieux mieux les billets de cent dollars américains pimpants neufs à des mineures dans le jardin de sa résidence à grand renfort de publicité…est un cinglant avertissement et sonne , comme un tocsin , la fin manœuvrière d’un animal politique de première force qui a cru qu’il pouvait rouler tout le monde dans la farine tout le temps et en tout lieu, croyant se frayer son bonhomme de chemin comme sur un territoire conquis.
De cet uppercut, il ne se remettra pas de sitôt. Surtout lorsqu’on sait qu’il se serait empressé de savourer les délices d’un « intérim » qui malheureusement n’a plus eu lieu au terme d’un séjour médical du Chef de l’Etat et que certains, dans le cercle select du pouvoir sont loin de lui pardonner.
Qu’il se remémore bien que d’autres, tels des généraux passés au front avant lui sont tombés de leurs strapontins: Joseph Kabila, Vital Kamerhe, Jean-Marc Kabund, François Beya Kasonga…
Plaise que le poulain qu’il aligne malicieusement au gouvernorat de province du Kongo Central jusqu’ici inconnu des radars de la politique active l’emporte haut la main.
Ce qui n’est pas évident, tant émerge de plus en plus cette prise de conscience collective que le développement du Kongo Central ne viendra plus jamais-et plus jamais ça- d’hommes porteurs des mallettes- binati nkhutu- au service d’intérêts tiers étrangers à la province par le biais et le billet des Mammouths prédateurs embusqués dans le gotha politique kinois fait d’hommes et des femmes sans foi ni loi ne rêvant que de dépecer le reste de ce qu’ils peuvent prendre des charognards et de s’en « régaler »,tel le Patron de « REGAL » sans se soucier aucunement des populations « à la base ».
Qui ne sait que les grands propriétaires immobiliers de la capitale et de l’arrière-pays se recrutent dans les rangs des tireurs des ficelles qui entretiennent et subventionnent les groupes armés ?
Le Speaker de la chambre basse n’a-t-il pas ouvertement prié les honorables députés nationaux de quitter les groupes armés ?
Vouloir imposer un « Nègre de service » au Kongo Central est un pari pourtant risqué d‘autant plus que celui que Modeste Bahati Lukwebo soutient au poste de Gouverneur de Province, ci-devant Docteur Guy Bandu Ndungidi au point de menacer de fermeture l’Assemblée Provinciale du Kongo Central, est perçu pour être un usurpateur d’une victoire « à l’arrachée » d’acteurs sacrifiés qui ont payé le prix fort d’une longue lutte menée contre un gouverneur atypique.
L’olibrius qui ne s’avoue pas vaincu de si tôt, présent dans le lot des candidats à la candidature via des « prête-noms » qui sentent la supercherie à Mille lieux, l’homme s’étant assuré les services de tous les dirigeants haut placés et d’animateurs d’institutions régaliennes respectables.
Un exploit qu’il est loin de réaliser car les députés provinciaux, si tant est qu’ils seraient enclins à réitérer une telle forfaiture, s’en mordront encore longtemps les doigts, comme ils se sont discrédités dans l’opinion publique provinciale et nationale, du fait d’un choix qui n’était pas judicieux, le gouverneur pourtant élu par eux, s’étant montré porteur d’un habit qui n’était pas le sien.

Errare humanum est, perseverare diabolicum…
Il faut donc éviter qu’après l’élection du nouveau Gouverneur, il y ait une nouvelle levée des boucliers.
Au demeurant, les hommes avertis savent que les primaires de l’Hôtel Memling n’auront pas été les premières à être tenues, car celles plus ouvertes et donc plus démocratiques ont bel et bien eu lieu sur place à Matadi dont les conclusions circulent sous certains manteaux, mais non rendues publiques dès lors qu’elles ne vont pas dans le sens de ceux qui veulent se re-faire une santé financière sous le label du candidat Docteur Guy Bandu Ndungidi à moins d’une année des échéances électorales générales.
Sans oublier qu’au plus fort de la crise, des notabilités du Kongo Central toutes tendances confondues avaient été reçues par le Chef de l’Etat à qui elles avaient déposé un Mémorandum qui a débouché entre autres à l’élévation de Joseph Kasa-Vubu au rang de Héros National « Kabila-Lumumba ».
Et qu’à ce moment, il n’avait nullement été question d’un médecin soucieux du développement du Kongo Central, ni d’un parrain soucieux de résorber la crise ayant impacté négativement sur l’émergence de la Province du Kongo Central.
A l’analyse…
Après la démission pour des « convictions politiques » ou des « convenances politiques » de Jean-Marc Kabund, la machine à tout rafler de l’UDPS et des Forces Alliées va balayer et ratisser large, telle une razzia pour assurer la victoire finale aux prochaines.
Pas étonnant dans ce contexte que Modeste Bahati Lukwebo et tant d’autres qui ont quitté le bateau FCC et autres affidés pour rejoindre la nébuleuse « Union Sacrée » déchantent bientôt, ne sachant sur quel pied danser, à l’ère des reniements et des alliances qui vont se faire et se défaire.
Sans aucun risque de se tromper,la victoire du Président Félix Tshisekedi Tshilombo pour le second mandat n’est pas une évidence, loin s’en faut.
Si donc les animateurs des institutions étatiques ,cas de Modeste Bahati Lukwebo optent de prêcher pour leurs chapelles et de ce fait, compromettre davantage les chances de celui dont la visibilité est ombrageuse, avec un bilan chaotique et donc loin d’être convaincant, il y a tout lieu de se défaire à temps des concurrents potentiels, avant que le pire n’arrive.
Dans le chef de l’UDPS et des Forces Politiques Alliées, croient d’analystes avertis, il faut s’interdire toute erreur fatidique , en ne prêtant nullement le flanc aux chantres pédantesques qui affirment du bout des lèvres et dans une posture des plus rusées soutenir la candidature de Félix Tshisekedi Tshilombo dont l’échec ne peut que faire leur lit.
Voilà pourquoi l’UDPS va sans doute jeter son dévolu sur les vrais et indéfectibles combattants, non de la dernière heure chère aux opportunistes de tous poils, mais ceux de la première heure, parmi lesquels, les fils fidèles héritiers des fondateurs, les héritiers fidèles au Sphinx de la lignée du véritable « Changement » tel que voulu par l’opposant historique, si tant est qu’il y en aient qui acceptent de laver l’affront du degré « zéro » de la gouvernance UDPS telle qu’étalée par les jouisseurs corrompus et criminels économiques patentés du régime actuel.
Fidèle au célèbre « bal des chauves », le coup de balai de l’UDPS et des Forces Alliées qui lui seraient restées fidèles devra se mettre en branle, dans la ligne stricte de la non-violence.
Une telle approche géostratégique ne saurait laisser place aux ambitieux qui mangent à tous les râteliers, politiques affairistes Docteurs ès « Transhumance » qui n’entendent pas laisser place où la main ne passe et repasse.
Homme averti…
Eugène Ngimbi Mabedo