Tiré de :
Faustin DIATEZULWA, CSSp ; Macaire EYUPAR EPIETUNG ; Michel BUASSA MBADU, Du Philosophat Intercongrégationnel à l’Université Saint Augustin. Mémoire d’un itinéraire, Kinshasa, Editions de l’USAKIN, décembre 2021,123p, pp 67-78.
(En vente à L’Université Saint Augustin de Kinshasa, 18ème Rue Q/Industriel- Limete-Kinshasa RDC)
Les Actes de la XIème Assemblée Plénière de l’Episcopat du Zaïre du 28 février au 5 mars 1972 édités par Max Arnold en 1972 au titre évocateur de « L’Eglise au service de la Nation Zaïroise » traduisent, telle une projection, l’état d’esprit des rapports plutôt tendus entre l’épiscopat zaïrois et le Parti-Etat, le Mouvement Populaire de la Révolution.
En effet au lendemain de la nationalisation de 1971, le Président Mobutu voudrait intégrer dans la JMPR la Jeunesse du Parti-Etat, les maisons de formation spécifiquement religieuse, entendez les séminaires, les noviciats et les scolasticats. Il s’agit d’organiser, sinon de transformer ces maisons spécifiques en Cellules de la JMPR, au point d’ériger, dans chacune d’elles, des Comités dirigeants de la Jeunesse du Mouvement Populaire de la Révolution.
Mgr Léon Lesambo alors Président de la Conférence Episcopale du Zaïre et du Comité Permanent des Evêques du Zaïre émet de manière très osée, les réserves de l’Episcopat zaïrois, dans une lettre restée célèbre datée du 17 janvier 1972 adressée à tous les responsables de la JMPR qui viendraient exiger l’installation desdits Comités Dirigeants de la JMPR.
Selon l’air du temps de la dictature ambiante, le Président Mobutu le fondateur du Parti-Etat caresse l’idée saugrenue de « créer » une « Eglise nationale intégrée au service du Parti ».
Voilà qui prévaut à la suite de la crise née du refus du Cardinal Joseph-Albert Malula de s’accommoder du « retour » (l’idée du « recours » est du Cardinal) à l’Authenticité.
L’on se souviendra que de juin 1971 à février 1972, l’Université Lovanium sera fermée puis débaptisée en Université de Kinshasa, les étudiants mobilisés pour deux ans, un Congrès du MPR convoqué à la Cité du Parti à N’Sele qui va décider de la réforme de l’Université Nationale.
Le 06 août 1971, par l’ordonnance-loi n° 71-075, le Président de la République supprimait les anciennes Universités catholique, protestante et officielle, et créait l’Université Nationale du Zaïre, UNAZA en sigle qui comprend trois Campus dont celui de Kinshasa auquel avait appartenu la Faculté de Théologie, renseigne l’Abbé Professeur Joseph Ntedika Konde faisant le rendu des péripéties qui ont entouré la création de la nouvelle Faculté de Théologie.
Janvier 1975, la XII ème Assemblée de l’Episcopat décide de la continuation « autonome » de la Faculté de Théologie en dehors de l’Université de Kinshasa.
La Faculté de Théologie qui n’existe plus à Lovanium se nomme la Faculté de Théologie Catholique de Kinshasa, FTCK en sigle. Elle retrouve bon an mal an ses marques et s’exporte à la rentrée académique 1975-76 à Limete, le Cardinal Joseph-Albert Malula ayant accepté de mettre en location les locaux de l’Archidiocèse à l’endroit où se trouve aujourd’hui l’hôpital Saint Joseph.
Elle va s’installer définitivement sur le site sis N°2 Avenue de l’Université à côté de la Paroisse Saint Raphaël de Limete en y construisant ses propres infrastructures, ayant reçu gracieusement cette fois-ci cet espace des Missionnaires de la Congrégation du Cœur Immaculé de Marie plutôt généreux.
Aussi la période comprise entre 1972-1980 est-elle une étape transitoire tant dans le recrutement que dans la formation de religieux au sein des congrégations missionnaires.
C’est l’ère des temps nouveaux avec les célèbres Semaines Théologiques et Philosophiques au sein de la Faculté de Théologie Catholique de Kinshasa sous l’impulsion des fondateurs que sont entre autres le Professeur Alfred Vanneste l’un des plus grands spécialistes de la question du péché originel et le tout premier Doyen de la Faculté de Théologie ; Paul Warmoes, Léonard Van Baelen, Saynaeve Jaak, François Bontinck, l’inégalable et célèbre Historien de l’Eglise qui est en outre Membre de l’Académie Royale des Sciences d’Outre-Mer (ARSOM/Belgique) ; René de Haes…
Autant des bâtisseurs qui vont laisser place peu à peu aux nouveaux cadres locaux à l’aune de l’inculturation et de l’africanisation, l’Abbé Vincent Mulago chargé désormais de piloter le Centre d’Etudes des Religions Africaines, CERA en sigle.
Le Professeur en Théologie Dosithée Atal sa Angang rivalisera d’ardeur avec les premiers Maîtres en Théologie comme Mgr Tharcisse Tshibangu Tshishiku et Mgr Joseph Ntedika Konde qui s’illustrent particulièrement au cours d’une brillante soutenance de l’une des premères Thèses en Théologie défendue par un laïc camerounais le Professeur Paul Bitshick ; Laurent Monsengwo Pasinya étant l’un de tout premier bibliste africain de son rang…
Tous d’illustres enseignants qui vont être rejoints par les Abbés Paul-Marie Buetubela Balembu, Alphonse Ngindu Mushete, Oscar Bimwenyi Kweshi, Jean-Adalbert Nyeme Tese, Richard Mugaruka Mugarukira, l’ historien de l’Eglise Pierre Mukuna Mutanda et the last but not the least, la révérende Sœur Antoinette Bwanga la première Mère Supérieure Générale de la Congrégation des Sœurs de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus sous la conduite du Cardinal-Archidiocèse de Kinshasa Joseph-Albert Malula. Liste non exhaustive.
Tandis qu’en Philosophie s’affirment des sommités emblématiques. Notamment Hyppolite Ngimbi Nseka, Théodore Mudiji Malamba, Ignace-Marcel Tshiamalenga Ntumba, Boniface Matukanga Mbalu, Crispin Ngwey Ngond-a-Ndenge, Mvumbi Ngolu-Tsasa, Buakasa Tulu Kia Mpansu de « L’Impensé du discours. « Kindoki et Nkisi en pays Kongo du Zaïre », François Nkombe Oleko célèbre par son ouvrage intitulé « Métaphore et Métonymie dans les Symboles Parémiologiques. L’Intersubjectivité dans les Proverbes Tétéla » préfacé par Jean Ladrière, Dimandja Eluy’a Kondo et ses « Rationalités Africaines », l’herméneute Benoît Okolo Okonda, le Père Alfons Jozef Smet dont l’abondante et riche production bio-bibliographique sur la Philosophie Africaine reste une référence incontournable…
Dans ce contexte, les Facultés de Théologie Catholique de Kinshasa avec les trois premiers départements de Théologie(1), Théologie et Sciences Humaines(2), Philosophie et Religions Africaines(3) sont désormais au carrefour du savoir, de la science et de la recherche.
Lorsqu’on y ajoute les noms d’éminents professeurs visiteurs qui prennent part aux activités foisonnantes de ce grand et nouveau centre d’impulsion et de rayonnement scientifique tel Issiaka-Prosper Lalèyê du Dahomey-Bénin…tout est à l’honneur de l’Alma Mater.
Une effervescence au sein des Facultés Catholiques au carrefour de la production théologique et philosophique confortée par des publications percutantes qui émergent d’autres aires africaines de recherche. Notamment « Ma foi d’africain » de Jean-Marc Ela, « La crise du Muntu » de Fabien Eboussi Boulaga avant « Christianisme sans fétiches », Léopard Sédar Senghor ou Marcien Towa avec des éclaircies et autres joutes « classiques » sur la Négritude.
Sans oublier « Sur la «philosophie africaine » » de Paulin J. Hountondji; Elungu Pene-Elungu, Raymond Mutuza Kabe et autres Mudimbe Vumbi Yoka qui ne sont pas en reste…
Au commencement était L’Institut Saint Pierre Canisius
Face à ce nouveau paradigme qu’est cette « crise » identitaire à reconquérir par une réappropriation de l’affirmation de soi qui transite par «Le décollage conceptuel. Conditions d’une Philosophie Bantoue» de Franz Crahay à la suite de «La Philosophie Bantoue» de Placide Tempels ou de «La Philosophie Bantoue Comparée» et «La Philosophie Bäntu-Rwandaise de l’Etre» d’Alexis Kagame, il y a cet autre creuset de hautes études qu’est l’Institut Saint Pierre Canisius tenu par les sociétaires de Saint Ignace de Loyola, les Jésuites de la Compagnie de Jésus reconnus pour leur docte science.
De Canisius à Augustin
Dans cette ambiance post-conflit ayant mis aux prises l’Eglise avec l’Etat congolais mais surtout post Concile Vatican II, les Instituts Réguliers et autres congrégations font une course à la montre pour rattraper le temps perdu.
Les congrégations féminines rd congolaises se regroupent dans l’USUMA, l’Union des Supérieures Majeures pendant que les associations religieuses masculines coalisent sous l’ASUMA dont le siège est au quartier Righini dans la Commune de Lemba.
La tradition jésuite elle, demeure invariable : c’est l’enseignement supérieur académique de haute facture universitaire ou rien. « Raison Ardente » est l’organe de réflexion et diffusion des étudiants qui s’exercent à la spéculation philosophique tandis que Le Père Simon-Pierre Boka di Mpasi coauteur des hymnes nationaux « Debout Congolais » et « La Zaïroise » est ici dans le bâtiment rouge en briques cuites sous le style de « Biblicum » l’Institut Biblique de Rome et y édite la revue « TELEMA ».
Parmi les étudiants de la Compagnie de Jésus quelques années auparavant, l’on peut noter des noms connus comme Nzuzi Bibaki, Simon-Pierre Metena M’nteba…
L’on aura ainsi vu défiler à Saint Pierre Canisius au nombre d’étudiants scolastiques les nominés Bernard Kadiebwe Muzembe Nyunyi qui exercera comme Préfet au scolasticat cicm de 1991-1993,Prosper Mavinga Ngimbi son collègue aujourd’hui Membre du corps professoral de l’USAKIN , David Ngondo Kalala, Tshiswaka Kamwasayi ; Léopold Kalubende Nkashama et Albert Kasanda Lumembu qui ont tous deux exercé les fonctions de Préfet des Etudes au Philosophat Saint Augustin ; Charles Ilunga Badibanga, Edouard Tsimba Ngoma le tout premier Supérieur Général africain des Missionnaires de Scheut, Jean-Marie Kayranga Mukoto, le premier Vicaire Général africain cicm ; Floribert Body di Tshiku Lufua l’actuel Recteur du Scolasticat Père Nkongolo (octobre 2021-juillet 2022) ayant assumé la même charge de juillet 2003 à juillet 2007.
Tandis que du côté des Oblats de Marie Immaculée, ce sont les étudiants comme Atomate Pas, Ngomakuku, Paul Manesa, Mukarantin, Eloses, Tembo, Mabila, Dupar, Kimwanga Nkeny Pèlerin l’ancien Recteur de l’Université Pédagogique Nationale, Bwalwel Ampumba Jean-Pierre, Jean-Baptiste Malenge Kalunzu avec son blog « Prêtre dans la Rue »; Godé Iwele l’auteur de « Mgr Monsengwo, Acteur et témoin de l’histoire », ouvrage de 230 pages écrit depuis septembre 1994 mais édité et publié à Duculot en 1995 dédié « à la douce mémoire de son frère Loriot, qui mentait pour faire vivre ». Liste non limitative.
Sans oublier l’ancien Supérieur Général des Frères Joséphites de Kisantu Nketo Lumuna Cléophas ; l’ancien Prieur du Monastère de l’Assomption de Kinshasa Kaloba Nkolo ; le Lazariste Nsambi Ambula, le Carme Unen Alimange, des Rédemptoristes et autres Sacramentins…
Bref, les Jésuites habitués à recevoir à peine une dizaine d’étudiants en Philosophie par promotion vont faire face à une déferlante cette année académique 1980-1981, la 1ère année de l’histoire comptant plusieurs dizaines de profès qui viennent nombreux à Canisius pour la Philosophie.
Des Professeurs de l’Université Grégorienne de Rome ou des Universités Catholiques célèbres se relaient ici, pendant que la direction rectorale est encore aux mains d’un jésuite espagnol le ci-devant théologien Rodrigue Mejia, sj qui initie les férus de « Te Noesis Noseos » ou la Pensée qui se Pense elle-même en Pensée à affronter les prochaines études théologiques ; la direction ou la préfecture des Etudes, davantage aux mains expertes des prêtres Jésuites africains.
Peter Henrici,sj le futur Recteur de l’Université Grégorienne de Rome à la suite de Xavier Tilliette cet autre Jésuite parlant « du droit de tout homme à sa propre mort » viendra comme pour bouleverser les certitudes métaphysiques des jeunes et futurs prêtres congolais.
Tous ceux qui croyaient le chemin de la formation à la prêtrise, balisée d’avance, faite des chapelets et des Antiennes à réciter, en psalmodiant dans le Bréviaire de la Liturgie des Heures vont déchanter car on était en plein à l’Université avec toute la sagacité qu’elle requiert.
Le jeune Professeur Jésuite Paul Gilbert qui s’apprêtait à défendre sa Thèse de Doctorat à l’Université Catholique de Louvain venu dispenser quelques enseignements de Philosophie n’était pas de nature à sécuriser les jeunes religieux, le nouveau langage épistémologique n’étant pas de nature à être d’emblée compris par l’étudiant moyen.
Le Révérend Père Benoît Kabongo ben A’wis,omi ,le Doctorandus Elie Ngoma Binda ,le Professeur Mujinya sont les rares ici triés sur le volet à y enseigner ou à y dispenser quelques séminaires de Philosophie ou de Sociologie.
Le cours d’Introduction au Droit est assuré par un Docteur en Droit Pierre de Quirini dont les nouvelles plaquettes éditées au CEPAS sur « Le Petit Dictionnaire des Infractions », les Arrestations arbitraires ou « Comment fonctionne la Justice au Zaïre » ou « Ce qu’il faut savoir pour acheter une parcelle » font plutôt autorité dans la ville.
le Père Munzirihwa,sj qui n’est pas encore nommé Evêque à Bukavu y enseigne aux côtés du Père Joseph De Cook,sj et de Octave Ugirashebuja, sj de l’Esthétique Philosophique et qui venait de défendre sa Thèse de Doctorat en Philosophie.
Théoneste Nkeramihigo, sj distille déjà en cette année académique 1980-1981 dans son cours de Théodicée ou de Théologie Naturelle à Saint Pierre Canisius, les « Prolégomènes » à la lumière d’Emmanuel Kant de ses recherches sur la marche de l’Esprit de Hegel de ce qui deviendra sa Thèse de Doctorat portant sur « L’Homme et la Transcendance : Essai de Poétique dans la Philosophie de Paul Ricœur » qui sera défendue à la Grégorienne, cette prestigieuse Université tenue par ses compères Jésuites, avant d’y assumer par la suite les charges de Doyen de la Faculté de Philosophie.
Sans oublier le Patriarche jésuite Kapita qui retraçait les péripéties de l’affranchissement des Jésuites africains vis-à-vis de leurs coreligionnaires européens qui eurent du mal à partager leurs tables avec les noirs au sein de la seule et même Compagnie de Jésus. C’était à y perdre son latin, dans ces nouvelles voies aporétiques -de aporein grec- «Ces Chemins qui ne mènent nulle part» (Martin Heidegger).
L’histoire retiendra dans les annales de cet Institut, le parcours atypique de cet autre Jésuite, Edouard Dirven,sj pour ne pas le citer, prêtre d’origine belge parlant parfaitement la langue Kongo dans son variant Kintandu mais qui va littéralement «terroriser» les jeunes philosophes avec cette nouvelle science qu’est «La Logique Axiomatique» aux algorithmes mathématiques éblouissants et aux «Corrigés» dont on se demandait, comment des théoriques prémisses, le Professeur Edouard Dirven aboutissait aux exercices résolus contenus dans l’ouvrage « Introduction aux Logiques » qu’il venait d’ éditer en prime en cette année-choc.
Edouard Dirven resté célèbre et inoubliable, redouté et redoutable qui, sans jamais voir le temps filer disait toujours: «Attention aux Exercices» ! Et qui avait la particularité d’identifier facilement chaque étudiant par son nom, démasquant au premier coup d’œil le clan des fuyards, la plupart se refusant de prendre part aux séances de ses cours de Logique Axiomatique.
Des générations qui garderont longtemps en mémoire le souvenir des cours de « Changement Social » ou d’ « Analyse Sociale » de Léon de Saint Moulin sous l’inspiration d’Alain Tourraine ; la Philosophie Antique de René de Haes ; De Mahieu avec ses expériences d’Anthropologie Culturelle chez les Nkumu du Nord Zaïre qui étaient loin de détendre l’atmosphère.
D’autres Philosophes Jésuites non moins célèbres comme Meinrad Hebga «La sorcellerie existe-elle ?» ou Engelbert Mveng qui venaient puis repartaient pour des séances marathons des cours en rajoutaient à ce climat morose et délétère qui n’avait pour ligne maîtresse que «la qualité et la rigueur» !
Ceux n’ayant pas fait des humanités latines se voyaient astreints aux différents séminaires des langues de rattrapage, à défaut de s’inscrire pour des cours de perfectionnement en anglais ou en toute autre langue étrangère.
L’on n’était pas loin de l’enseignement encyclopédique élitiste à la Gargantua et Pantagruélique avec des têtes bien pleines et bien faites.
Dans un tel environnement, certains vont finir par craquer, d’autres optant parfois pour l’Ecole Buissonnière au détour du Home des étudiants de L’ISTM de Kimwenza servant de planque à l’insu des Supérieurs Majeurs, qui ne se doutaient point du calvaire qu’enduraient les jeunes turcs.
Il y avait du stress à revendre. On allait juste pour prendre un repas au réfectoire et on revenait pour des cours d’allure transcendantale qui avaient tout l’air d’un lavage des cerveaux. Tous ceux qui n’avaient pas la mention Cum Laude ou Magna Cum Laude dès le premier semestre étaient hors compétition, déclarés inaptes d’accès aux cours pour le second semestre. Devenir « Baccalaureum Philosophia » ou « Bachelier en Philosophie » avec la signature bien contrôlée du Secrétaire Général Académique le Psychologue repêché de Kikwit E.Stiennon était un parcours de combattant. Et n’y parvenait pas qui voulait.
Le refus catégorique et non négociable de tous les étudiants n’ayant pas montré patte blanche au premier semestre fit scandale et les Jésuites, accusés de tous les péchés d’Israël.Des études au Minerval excessivement cher par tête d’étudiant, littéralement fixé au prorata d’universités nord-américaines.
Les Supérieurs Majeurs vont se réunir en urgence pour protester et arrêter les mesures idoines pour préserver l’avenir d’une génération et d’une jeunesse promise pourtant à un bel avenir, contrainte de tourner les pouces de Février 1981 à juillet 1981,lorsqu’elle n’était pas astreinte à des séances de mise à niveau par ceux de leurs collègues restés suivre les enseignements à Saint Pierre Canisius. La pilule sera amère et dure à avaler.
L’ASUMA va ainsi décider de créer un nouvel Institut, le Philosophat Saint Augustin qui va démarrer en octobre 1981 dans la grande salle des Conférences du Scolasticat Père Nkongolo au Plateau des Professeurs de Kinshasa juste derrière le cercle hippique.
Dans l’ouvrage inédit intitulé « Scolasticat Père Nkongolo.Bilan et Perspectives.25 ans. Kinshasa 30avril 2000 », l’on peut lire :
« le 15 octobre 1981, le scolasticat père Nkongolo ouvre ses portes au Philosophat Saint–Augustin, créé par l’ ASUMA (Association des Supérieurs Majeurs).Le Philosophat nouvellement créé fonctionnera au Scopenko pendant deux années et quelques mois avant de s’implanter dans sa nouvelle enceinte située à côté du Prieuré Notre-Dame de l’Assomption des Prémontrés, en janvier 1984.

Le père Damase Ndembe est le premier recteur du Philosophat Saint-Augustin. Il cumule ainsi les fonctions de recteur du Scopenko et du Philosophat Saint-Augustin ».
Avec pour 1er Recteur le Professeur Damase Ndembe Nsasi cicm qui venait lui aussi de défendre sa thèse en Linguistique Africaine à Leiden aux Pays-Bas et fraichement nommé par sa Congrégation du Cœur Immaculé de Marie comme Recteur du Scolasticat Père Nkongolo et pour 1er Préfet des Etudes le RP Alex Gillet cicm.

Ainsi est né en cette année 1981 le Philosophat Saint Augustin affilié à la Faculté de Philosophie de Pontificae Universitatis Urbanianae de Rome et qui deviendra l’Université Saint Augustin de Kinshasa, USAKIN. Avec pour devise « Domini ubicumque veritas », cette maxime de Saint Augustin qui veut dire : « La vérité partout vient du Seigneur ».
Comme on le voit, il y a donc 40 ans que l’Université saint Augustin (USAKIN) mettait en place ses structures et son organisation avec une projection dans le futur : 40 ans d’un parcours semé de ronces et d’épines.
Occasion pour laquelle le Recteur le Père Faustin Diatezulua Mbungu a convié chaleureusement ses hôtes à ce Jubilé d’Emeraude le 11 décembre 2021 à la Paroisse Notre-Dame de Fatima.
Ad Multos Annos !
Eugène Ngimbi Mabedo