A la suite de la saga « MIMIGATE », du nom de ce scandale sexuel qui n’aura cessé de défrayer la chronique, il est de plus en plus fait mention de l’impérieuse nécessité, par d’acteurs politiques du Kongo Central, de dialoguer, de s’asseoir autour d’une table, sous l’arbre à palabre sur le modèle du barza intercommunautaire que l’on appelle ici « Kinzonzi » cher aux bambutas, ces aînés et sages de nos cases villageoises africaines pour qui de la discussion autour du grand baobab jaillit toujours la lumière, la solution consensuelle, qui pourrait être une sanction, positive ou négative.
Echanges sur fond de cette autre formule du terroir qu’est le «mika mia mbwa», de ces poils du chien qui, selon les humeurs de l’animal et vigile de chasse «se lèvent et se rabattent» concomitamment, «vumbuka va kimosi, lekela va kimosi».
«Kinzonzi» et «mika mia mbwa» que vient conforter la séquence chère à Mgr Cyprien MBUKA, l’Evêque du diocèse de Boma qu’est les «makuku matatu matelimina nzungu», les trois piliers qui soutiennent la marmite de nos cuisines ancestrales, autre symbole de «l’Union fait la force».
Quant au concept «makuku matatu», à titre de rappel, celui-ci tire son origine dans la volonté de Mgr Cyprien MBUKA d’intégrer tous les chrétiens dans la vie de l’Eglise.
Dans la vision du synode africain, Mgr Cyprien MBUKA se veut partisan d’une ecclésiologie qui insiste sur la collaboration et la coresponsabilité sans exclusive, sans aucune exclusion. Il s’agit d’intégrer les chrétiens à la construction de l’Eglise pour sa visibilité selon la fidélité à la Parole et à la Tradition.
Autrement dit, main dans la main entre Mgr l’Evêque-Pasteur à l’exemple du Christ-premier pilier, les consacrés, second pilier que sont les abbés, les frères et les sœurs, les laïcs comme constituant du troisième pilier des «makuku matatu».
Si donc c’est par la patience que le chasseur embusqué finit par abattre le léopard- «mvibudulu yi vondanga ngo»-, c’est aussi parce que les hommes de tout temps se sont mis ensemble, unis de cœur et d’esprit qu’ils ont remporté de grandes victoires, qui se traduit par «bavukana, banunga».
Sagesse séculaire que véhiculent palabres, proverbes, paraboles et autres dictons qui guident la marche de nos contrées. Pourvu qu’on s’y abreuve avec discernement.
Mais il ne faut pas prendre prétexte de ces sages conseils pour les travestir, en appelant les uns et les autres «d’arrêter» ce que l’on qualifierait de «brouhaha improductif» ou de «vociférations oiseuses».
Ce qui s’est passé au Kongo Central ne peut être ravalé à un simple appel à un «Kinzonzi» sous l’arbre à palabre, car relevant, non seulement de la délinquance, mais du crime, et en l’espèce, du crime imprescriptible.
Nous n’arrêterons de rappeler qu’il ne s’agit pas ici de crime passionnel né d’une vengeance, mais de l’implication d’un haut dignitaire au sommet de la stratification sociopolitique représentant le Chef de l’Etat en province qui a le toupet, avec préméditation, d’instrumentaliser d’autres commis de l’Etat, agents et cadres de rang inférieur, officiers de renseignement, des agents de police, des magistrats, voire des médecins, poussés à commettre des faits contraires à leurs devoirs, regroupés dans une association des malfaiteurs pour attenter à la vie d’un compatriote, lui aussi de rang supérieur, que l’on dénude à tout va, filmé en live, et les images diffusées immédiatement sur les réseaux sociaux avec une légèreté déroutante, sans commisération, ni aucun respect dû à l’autorité de l’Etat, ravalé à sa plus simple expression.
André-Jacques NYANGI LELO, figure emblématique de la profession journalistique dans notre pays l’exprime en des termes sibyllins non équivoques en écrivant ce qui suit, réagissant à notre « Lettre Ouverte au Président de la République » :
« En plein dans le mille ! On ne saurait mieux exprimer l’indignation et le ras-le-bol d’un peuple réputé droit et intègre comme le Ne-Kongo, traîné dans la boue nauséabonde par ses deux fils les plus «méritants» à savoir son Gouverneur et son Vice-Gouverneur, se donnant en spectacle pornographique à travers les réseaux sociaux à l’échelle interplanétaire sans se soucier du qu’en dira-t-on !…
Impunité quand tu nous tiens !…
Félicitations Cher confrère. Tu as su dire tout haut ce que le peuple Ne-Kongo pense tout bas… même s’il y a encore des « gourous » qui continuent à croire que « l’infraction est individuelle »…
Suivez mon regard…
Reste à croire que le Président de la République puisse réagir le plus rapidement possible, en mettant un terme à cette saga qui a traîné dans la boue et voué à l’opprobre tout un peuple réputé droit, intègre et digne qui ne supporte pas des pitreries au sommet de sa hiérarchie ! La balle est dans ton camp Fatshi… ». Fin de citation.
Nous sommes dans le cas de figure où il n’y a pas place pour une quelconque négociation, encore moins pour un «Kinzonzi» car selon une source proche de l’enquête, le schéma initial dans le chef du «commanditaire» et ses co-conspirateurs était de liquider, sinon de refroidir purement et simplement le gênant vice-gouverneur devenu encombrant pour celui que l’on appelle ici «maboko-banque», «maboko-morgue» !
Il ne saurait en être autrement tant le traitement cruel, dégradant et inhumain que l’on a fait subir à ce congénère, réduit à l’état de nature et d’animalité s’apparentait, et il le traînera toute sa vie, à une mort lente mais inexorable, et la commissure de l’infraction, de flagrance permanente qui militerait pour que «qui de droit» s’en saisisse illico presto.
Regrettable que la victime n’ait pas trouvé assez de ressources pour jeter l’éponge, mais paradoxalement, o tempora, o mores, autres temps, autres mœurs, de quoi exiger que lui soient restituées ses dépenses de campagne (arrêtées à combien des milliers de dollars américains?), à en croire le rapport de mission dépêchée par le Front Commun pour le Congo dans la province du Kongo Central.
Tout aussi regrettable que «le commanditaire-producteur» et «metteur en scène» conditionne lui aussi son hypothétique démission par l’arrêt de la judiciarisation à son encontre.
Voilà qui milite pour que la plus haute autorité du pays règle cette affaire d’autorité, au plus vite après près de soixante jours, tant il n’y a pas d’hommes plus forts que l’Etat, politiquement s’entend, selon la pertinente analyse du directeur de cabinet adjoint « honoraire » du Chef de l’Etat « honoraire », Monsieur Jean-Pierre KAMBILA KANKWENDE qui, tout aussi médusé, assiste comme des milliers, à ce « galop d’essai »,expression chère au Professeur BAKANDEJA, qui menace la République dans ses fondamentaux éthiques essentiels.
Les contacts pointus du Président de l’Assemblée Provinciale (ndlr : Honorable Dr Pierre Anatole Matusila), en compagnie d’élus nationaux et/ou provinciaux qui n’ont pas tous, hélas, la même compréhension ni la même analyse et encore moins la même éthique , certains chargés d’enregistrer les conversations et les échanges avec le premier ministre pour transmission instantanée au « commanditaire », participent de la volonté unanime d’amener les plus hautes autorités du pays qui tergiversent, Dieu seul sait pourquoi, à résorber une crise inutilement créée par un «commanditaire» et une «assistante» qui continuent de narguer l’ensemble d’une province et la République entière.
La vidéo apparemment postée de Brazzaville le 15 octobre dernier par la sulfureuse assistante en dit long.
Et qu’après ce lobbying auprès du premier Ministre, du vice-premier Ministre, Ministre de l’Intérieur et des Affaires coutumières, du premier Vice-Président de l’Assemblée Nationale, de l’Assistant principal du Conseiller Spécial du Chef de l’Etat en matière de sécurité, l’on peut croire à une solution qui apaise les cœurs des fils et filles du Kongo Central qui ne jurent que pour l’éviction ou la révocation de deux « stagiaires » de la tête de leur province .
Au demeurant, par leur amateurisme, leur inconscience ainsi que leur propension ostentatoire à se faire corrompre, les élus provinciaux qui prennent le gouverneur suspendu Atou MATUBUANA NKULUKI pour leur mentor et leur «dieu créateur» risquent d’en faire les frais, en en payant le plus lourd tribut, comme lors de la législature précédente.
Il ne saurait en être autrement car selon les confidences d’un très proche du Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur contacté par nos soins, celui-ci croit dur comme fer, de guerre lasse, qu’il est temps que l’on mette un terme à l’irresponsabilité caractérielle dont les députés provinciaux du Kongo Central font jusqu’ici montre.
«Pourquoi l’Assemblée Provinciale ne prend-elle pas toute sa responsabilité», s’est-il enquit, navré ?
Car si «déflagration» (sic) il y a eu, c’est de la responsabilité entière de l’Assemblée Provinciale qui n’a ici aucune excuse !
Du fait donc d’une crise persistante savamment entretenue par le commanditaire, une décision d’autorité serait la seule issue envisageable et plausible qui irait, à en croire des sources croisées, dans le sens de la fermeture de ladite Assemblée Provinciale du Kongo Central, obstacle majeur et principale cause du blocage des poursuites par le Procureur Général près la Cour de Cassation à l’endroit du « commanditaire » connu. Et à qui les motions ne font nullement peur, parce que devant continuellement faire recours à l’achat des consciences en toute impunité.
Que penser alors du message lu sur la bande passante de télé 50 en date du 26 septembre dernier demeuré non démenti par le Parquet Général près la Cour de Cassation:
« Scandale sexuel au Kongo Central: Le Procureur Général près la Cour de Cassation peut renvoyer la procédure pour vice de forme parce que la majorité absolue de 22 députés n’a pas été atteinte », fin de citation.
Voilà pourquoi des voix s’élèvent, en attendant une solution définitive soit trouvée à cette crise qui n’a que trop duré, pour son éloignement géographique par un rappel dans la capitale «en résidence surveillée».
Ceci est urgemment requis, si ce n’est déjà sur la table, appelé à répondre des griefs de corruption pour lesquels des élus provinciaux dont nous taisons les noms sont prêts à témoigner en toute indépendance, preuves à l’appui.
Tandis que sur les accusations de détournements à sa charge qui ne font l’ombre d’aucun doute, sauf à faire accroire que nous serions dans les cas de rétro-commissions autorisées, «légales», «permises», tout serait également mis en marche pour qu’il en réponde dans les plus brefs délais.
Considérant que des agents aux postes de mobilisation des recettes dans la province ainsi que des ministres provinciaux ne répondent plus que du gouverneur suspendu, se passant allègrement de l’autorité du gouverneur intérimaire, le Chef de l’Etat a la charge de trancher au plus vite pour le rétablissement de l’autorité de l’Etat dans cette partie du pays.
Et au premier Vice-Président de l’Assemblée Nationale, Jean-Marc KABUND en sa qualité de Président ai de son parti qui a pris connaissance des faits de corruption qui compromettent les membres de son parti UDPS au Kongo Central et dans les cercles décisionnels de Kinshasa, prendre lui aussi des mesures coercitives correctives idoines pour redorer le blason terni de l’UDPS, cette marque politique très respectée au Kongo Central et dont le maître-mot est désormais connu: « Le peuple d’abord »!
Place aux actes après la logomachie et les logorrhées.
Eugène Ngimbi Mabedo