La rentrée judiciaire 2021-2022 en son audience publique du lundi 8 novembre 2021 vient de traduire en actes ce que l’on savait : la descente fulgurante de l’appareil judiciaire rd congolais aux enfers qui depuis a perdu toutes ses lettres de noblesse, le Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo l’ayant déploré non sans raison.
Malheureusement la preuve ici est faite par un homme respectable, comme le fut Marcel Lihau-Ebua la Molengo, le ci-devant Félix Vunduawe te Pemako qui, avec une courbe asymptotique ascendante, eut à exercer les charges de Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat feu le Maréchal Dictateur Mobutu de triste mémoire.
Sans épiloguer sur ce qu’il a étalé en ce sombre jour d’un rendez-vous manqué avec la science, demeuré l’un de rares devant l’Eternel à enseigner et à opiner sur le droit administratif, deux faits majeurs sont à relever :
1-l’opinion a découvert l’impact du poids de l’âge sur l’éminent professeur. Ce qui s’est traduit par la lecture alambiquée de son propre texte, si tant est qu’il en était vraiment l’auteur, déclinée en des balbutiements et des césures trahissant une vigueur à vau-l’eau, défraîchie et en décrépitude.
Sous les oripeaux vestimentaires d’apparat, l’habit ne fait pas le moine, l’on a décelé un physique désinvolte et déliquescent, dissimulant une vue affaiblie transie, avec le net sentiment qu’il y a belle lurette que cet homme qui a traversé toutes les saisons politiques méritait repos et éméritat.
A vin nouveau, outres neuves, dit-on. Pourquoi user et ab-user d’un homme qui a servi la République toute sa vie ? Des hommes et des femmes compétents et probes, il en existe. Mon œil !
L’Etat congolais doit éviter que des sommités de si haut vol ne sombrent dans des trivialités au crépuscule de leur carrière, au point d’être poussé à vendre leur docte science pour des broutilles au diable qui s’en sert si bien, ayant accumulé paradoxalement une praxis qui a permis d’infantiliser toute une nation durant trente-deux ans de règne ininterrompu, un homme qui n’a pas vu le temps passer, ayant tout reçu de l’état-providence pourvoyeur à tous égards.
A un certain niveau et à un certain âge, l’on croît avoir raison en tout, pour tout, sur tout et en tous temps, au point que lorsqu’il soutient un homme de manière fixiste, fut-il le plus honni, on n’ a qu’à s’incliner et à s’aligner, estimant que le Chef (de l’Etat) n’ a d’autre alternative que de suivre la voie qu’il aura tracée, lui l’expert du fait d’une expérience cumulée.
Dans le contexte de ces institutions où les émoluments et autres frais de fonctionnement ne suivent pas toujours, nul n’est à l’abri des courbettes pour des fins des mois arrondies, surtout lorsqu’ au soir d’une vie tatillonne, l’on rencontre,hasard et concours des circonstances des zinzins sulfureux détourneurs comme Maboko Banque ou Maboko Morgue de l’acabit de Cyprien Atou Matubuana Nkuluki Nkundi’a mbote, l’ami fidèle, bon et serviable, pour tout dire, généreux !
Lorsque Gilbert Kankonde Malamba et les autres barons que sont désormais les nouveaux riches s’y invitent, il serait utopique de croire qu’il y en aurait un qui pourrait résister devant un feu si dévorant où les donations ne se font qu’à concurrence des milliers et autres millions des dollars américains ?
Primum vivere, deinde philosophari…diraient les juristes pragmatiques.
Le professeur Emérite VTP vient de démériter en jetant aux pourceaux et aux chiens son honneur, allant à Canossa aux pieds argileux d’un homme commanditaire à plus d’un titre qui n’a aucune estime pour sa propre personne, dont le cynisme est de reprendre un fauteuil qui lui est acquis de droit divin, avec des collaborateurs sacrifiés-au propre et au figuré- dont certains croupissent en taule , lorsqu’il n’en met pas d’autres sous des planques sécurisées, au vu et au su des chefs des plus hautes juridictions que le Conseil d’Etat qui s’avouent incapables d’appliquer les décisions exécutoires sans appel et d’aucun recours, pendant que lui-même se la coule douce, convaincu qu’il peut faire chanter tout le monde. Suivez mon regard…
Ce que le premier Président du Conseil d’Etat a fait ressemble,tout bien considérer à un chantage. Qu’on se le dise !
2-Ceux qui connaissent le directeur de cabinet du premier Président du Conseil d’Etat le Professeur Noël Botikale Batanga savent qu’il est capable du pire, le concepteur attitré qui sans doute n’a pas voulu manquer l’occasion opportune de cette rentrée judiciaire allant jusqu’à requêrir le détachement d’un corps expéditionnaire pour davantage de pouvoir et de contrainte dans l’exécution sans anicroches des décisions judiciaires « subjectivement » motivées, partiales et partisanes.
« Le Conseil d’Etat sollicitera de votre plus Haute Autorité, le détachement d’une unité de police judiciaire des parquets près les juridictions de l’ordre administratif, sous l’autorité du Procureur général près le Conseil d’Etat, pour l’accompagner dans sa noble et pénible tâche de veiller au respect de l’exécution des décisions de justice. Ce sera le début de solution pour mettre fin à certaines pratiques que nous constatons dans le comportement de certains hauts responsables de l’Etat ».
En un comme en mille, saisir une telle opportunité comme des larrons en foire pour accuser indistinctement tous ceux qui ne plient pas aux caprices des tenants de l’autorité judiciaire ; s’en plaindre en se lamentant devant un père de la nation médusé que l’on tente de caresser dans le sens du poil est un acte de bassesse, à la limite de l’indignité républicaine. Les institutions étatiques n’ont que faire d’animateurs pleurnicheurs perpétuellement en sanglots. N’est-ce pas là manquer de culot ?
On écrirait des livres, des sommes et des anthologies sur l’exécution ou non des décisions judiciaires. Que de l’avoir fait passe. Soit.
Mais de l’avoir fait pour prendre fait et cause de Cyprien Atou Matubuana Nkuluki et pour d’autres avant lui notamment dans la province de La Mongala est une honte. Sans plus.
En outre, de l’avoir fait de façon exubérante presque larmoyante devant le Chef de l’Etat est une manière intelligente de le charger et de l’accuser de manière indirecte, sinon d’insinuer qu’il n’est pas homme « capable » de faire exécuter les décisions de justice alors qu’elles sont rendues « au nom du Président de la République ».
Pour analystes politiques avertis, le texte de VTP est outrageant, sinon une atteinte à la sacralité de la fonction, ô combien noble du Président de la République. Un crime de lèse-majesté !
Et cela est inacceptable pour le Chef de l’Etat censé être la personne la mieux informée de toute la République.
Qu’il aurait abordé un tel sujet au cours d’une réunion interinstitutionnelle serait toujours perçu comme un affront. Mais le faire comme il l’a fait devant tous les corps constitués est une faute.
Voilà pourquoi le Chef de l’Etat doit y faire suite, en nettoyant les écuries du domaine judiciaire, par un coup de balai sans complaisance au sein du Conseil d’Etat-notamment- par un toilettage sans feinte, tant les hommes passent, tandis que les institutions restent. C’est croyons-nous, la meilleure réponse du berger à la bergère.
Eugène Ngimbi Mabedo