Point de Presse de l’Honorable Député Provincial Docteur Pierre-Anatole MATUSILA MALUNGENI NE-KONGO à la veille de la rentrée parlementaire de septembre 2021
(Matadi, Kongo Central)-Hôtel BILOLO, Mardi 28 septembre 2021
Puissions-nous de prime abord rendre grâce à Dieu, Maître des temps et des circonstances pour nous avoir permis une fois de plus, de nous retrouver en ce lieu symbolique qu’est cette salle désormais mythique de l’Hôtel BILOLO où le 4 décembre 2019 y avait été écrite, une nouvelle page de l’histoire de notre province au terme d’un combat mené avec le concours de tous pour la légalité et le respect des valeurs morales et républicaines.
A la digne mémoire de son propriétaire, notre ancien collègue feu l’honorable MASUANGI NKUANGA BILOLO Antoine qui nous a quittés le 30 mars 2020; aux collègues députés provinciaux, victimes innocentes pour le combat de la liberté et de la démocratie qui, voici près de deux ans s’étaient retrouvés ici avec nous ; ainsi qu’à tous les autres collègues députés ayant passé l’arme à gauche, morts de maladie ou de mort naturelle, nous rendons un hommage mérité.
John Fitzgerald KENNEDY disait que « la victoire a cent pères, mais la défaite est orpheline ». La victoire, loin de tout triomphalisme n’étant pas celle d’un groupe sur un autre mais celle de tous indistinctement, jeunes et vieux, hommes et femmes ce, malgré les clivages politiques, puisse leur combat qui est aussi le nôtre, mené au prix d’âpres sacrifices consentis, être porteur des lendemains meilleurs, dans un esprit de quiétude et de paix sociale retrouvée et à sauvegarder.
En guise d’hommage de reconnaissance, puissions-nous nous lever et garder une minute de silence en mémoire de tous ceux qui nous ont quittés ces deux dernières années.
Occasion également de nous souvenir de tous nos compatriotes, tombés du fait de la pandémie de la COVID-19, certains d’entre nous ayant survécu à cette tempête dévastatrice tel un typhon qui continue d’endeuiller l’humanité toute entière.
Puissions-nous « nous » inviter, les uns et les autres à nous conformer aux prescrits du Secrétariat Technique du Comité Multisectoriel de la Riposte à la Pandémie du COVID-19 en RDC(CMR COVID-19) dans le strict respect des mesures barrières édictées, afin stopper net la route à ce mal du siècle qui impacte négativement sur la vie notre province, de notre pays la République Démocratique du pays et qui nous rappelle la célèbre Fable de Jean de la Fontaine « Les animaux malades de la peste » qui « ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés ».
The last but not the least, nos hommages les plus déférents s’adressent au Président de la République, Chef de l’Etat Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO pour son implication en qualité de Garant de la Nation et du bon fonctionnement des Institutions afin que notre province du Kongo Central d’où il a été formé et devenue sa seconde province après celle du Kasaï Oriental retrouve le chemin de la légalité ce, conformément à son combat pour un Etat de droit en République Démocratique du Congo.
Des hommages réitérés à l’autorité du Chef de l’Etat qui, en sus de la présence de nombreux Conseillers de notre province au sein de son Cabinet, nous a fait l’honneur de voir figurer au sein du gouvernement dit « des warriors » sous la conduite du Premier Ministre Jean-Michel SAMA LUKONDE KYENGE Cinq(5) dignes fils de notre province, notamment Albert Fabrice PUELA, Modero NSIMBA MATONDO, Didier BUDIMBU NTUBUANGA, Jean-Yves BUNKULU ZOLA et Crispin MBADU PHANZU.
Que le Président de la République trouve ici l’expression renouvelée de toute notre gratitude, de notre loyauté, de notre fidélité et de notre attachement indéfectible à la vision de l’Union Sacrée de la Nation sous son impulsion.
Et à laquelle nous convions tous les fils et toutes les filles de notre province d’adhérer massivement après deux ans de guerre lasse, de tiraillements, de haine, des divisions et autres querelles byzantines qui n’ont eu pour effet que d’écorner notre cohésion, retardant pour des décades, l’élan de notre province vers l’émergence qui hier, au peloton de tête, est à la traîne par rapport à d’autres provinces qui ont pris le pari du développement.
L’heure est venue de taire nos « egos » surdimensionnés, nos ambitions démesurées avec pour conséquences l’exclusion, l’intolérance, le clanisme, le tribalisme accentués par une perte des valeurs pérennes jadis reconnues au Bakongo telles le respect (luzitu),l’attachement à notre culture et à notre langue, respectueux des défunts et des ancêtres, l’honnêteté, le dialogue sous l’arbre à palabre (kinzonzi),la déférence aux aînés, l’hospitalité, le peuple Ne-Kongo réputé pour être non corruptible, communautariste et solidaire. Liste non exhaustive.
Mais un peuple méconnaissable, devenu subitement violent, xénophobe, tribaliste, cruel, un loup pour ses semblables, égoïste, sans aucun respect pour le bien commun, immoral, détourneur des deniers publics, porteur des mallettes, bref, prêt à sacrifier son frère, sa sœur, ses parents pour l’argent, le pouvoir, le gain facile…
A nos jeunes…
Nos jeunes, faut-il ici le noter, au lieu d’être créatifs, porteurs des projets innovants et constructifs évitent désormais de se salir les mains, certains jusqu’à abandonner leurs études, s’autoproclamant leaders avec pour seule ambition de jouer aux applaudisseurs de ceux qui accèdent aux fonctions d’Etat à qui ils font des courbettes à longueur des journées dans le seul but d’arracher quelques minces prébendes, en contrepartie d’injures assommantes et irrespectueuses à l’endroit de ceux qui ne leur tendent pas une niche de pain.
Puissions-nous les inviter non seulement à bannir de telles pratiques avilissantes aussi pour eux-mêmes, mais à se mettre résolument ensemble pour réfléchir sur des nouveaux paradigmes susceptibles de leur rendre autonomes et productifs, dans ce monde où la compétitivité est la règle.
D’où ce vibrant et pressant appel que nous leur lançons pour une véritable réconciliation, dans une nouvelle synergie dynamique pour des propositions idoines à tous les niveaux et dans divers secteurs de la vie de notre province.
Nos jeunes doivent cesser d’être instrumentalisés par d’opérateurs politiques qui s’en servent malheureusement comme des marchepieds.
La province compte sur cette jeunesse pour son avenir, mais à condition qu’elle s’intègre dans une vision entrepreneuriale. La relève est à ce prix.
A l’endroit des BA-MBUTA
Force est de rappeler aussi qu’il nous faut, comme à l’indépendance, recréer cette unité caractéristique de l’ABAKO, initiative des pionniers NZEZA NLANDU et autres Antoine KINGOTOLO à sa création, mais qui ont accepté de céder la présidence du parti à quelqu’un qui avait un aura et un leadership hors du commun et qui, fort de la confiance dont il fut l’heureux bénéficiaire, a su conduire le parti ABAKO vers les plus hautes cimes, jusqu’à devenir le tout premier Président de la RDC.
Coalisés pour un idéal commun dans le respect des valeurs pérennes sociologiques de la province,- ceci peut paraître comme une utopie- mais il est permis de rêver, nous pourrions revendiquer des postes en position de force au niveau central tant disent les belges, « l’Union fait la force » et convenir en amont qui d’entre-nous a le meilleur profil lorsqu’il s’agit d’occuper telle fonction stratégique.
De telle sorte que si quelqu’un va à l’encontre de la ligne tracée, celui-ci le ferait à titre personnel et s’auto-exclurait de la dynamique du groupe.
Les résultats auxquels nous sommes parvenus à ce jour sont entre autres l’aboutissement du travail de fourmi de cette stratégie de gestion des ambitions par le dialogue en amont, à l’avantage d’avoir mis notre chère province à l’abri d’assauts imprévisibles.
A l’heure où vient de sonner le go de la réconciliation des fils et filles du Kongo Central et de tous ceux qui l’ont choisie comme leur seconde patrie, sans discrimination aucune, nous en appelons à une nouvelle prise de conscience et à un sursaut patriotique pour un nouveau départ. Comme de notre hymne « DEBOUT CONGOLAIS » : « Prenons le plus bel élan » !
Enterrons définitivement la hache de guerre pour la paix.
Makuku Matatu…tukala mika mia mbwa, tulekila kumosi te tuvumbukila kumosi.
Le droit ayant été dit, ce qui s’est passé dans notre province est désormais derrière nous.
Election du nouveau gouverneur
Tout en présentant au Gouverneur ad intérim nos sincères félicitations, nous en appelons vivement à l’organisation dans le délai de l’élection d’un nouveau gouverneur et la mise en place d’un nouvel exécutif provincial, la session à laquelle nous allons être conviés étant essentiellement budgétaire.
Dans le respect des prescrits de l’article 162 de la Loi électorale, puissions-nous rappeler quelques principes sacrosaints devant nous guider afin d’asseoir la nouvelle équipe gouvernementale de notre province sur des bases nouvelles.
A nos collègues, nous en appelons à plus de sens de responsabilité,les conviant à ne pas désacraliser notre mandat par des pratiques clientélistes avec pour conséquence qu’est élu gouverneur, le candidat le mieux offrant.
Outre que le gouverneur que nous devons choisir doit être d’une honnêteté hors pair, nous plaidons pour que notre choix repose sur une forte personnalité, un homme d’un certain niveau d’études, expérimenté, travailleur, pragmatique, visionnaire et aux qualités humaines éprouvées.
Autrement dit, il nous faut privilégier les critères de compétence, de haute moralité, de loyauté et de fermeté afin que le nouveau Gouverneur ne soit pas ce tiroir-caisse pour des paravents politiques tapis dans l’ombre, la province étant devenue une vache à lait au détriment de la population.
D’où notre appel pour non seulement appuyer la patrouille financière, mais aussi pour intensifier les contrôles parlementaires.
Nous en appelons à la revisitation des contrats léonins où le sol, le sous-sol et autres patrimoines de la province ont été spoliés.
Tout en tenant compte de l’équilibre socio-géopolitique, le choix pour cela ne doit pas être celui d’un tribalisme éhonté, étant sauf et intact le principe du libre accès pour tous aux charges d’Etat.
Loin de prétendre à une parole d’évangile, nous avons voulu ouvrir des perspectives afin que la province reparte du bon pied.
Main dans la main, fédérons nos compétences et nos énergies, en sortant des sentiers battus, pour le bien de notre peuple qui croupit sous le poids d’une pauvreté et d’une misère indescriptibles.
L’heure n’étant plus aux discours mais à l’action…Tous ensemble et en avant pour la justice, la paix et le travail.
J’ai dit.
Docteur Pierre-Anatole MATUSILA MALUNGENI NE-KONGO