Véritable jeu des chaises musicales, la saga politique au Kongo Central franchit enfin le cap d’un atterrissage en douceur, malgré les gesticulations dilatoires convulsives de celui qui s’y attendait le moins, Zeus rendant fou celui qu’il voudrait perdre. Tout est bien qui finit bien, et le débat, définitivement clos, pour paraphraser le voisin du coin!
En effet, désigné depuis le week-end dernier par un Message phonique et télégraphique, le Vice-gouverneur de province du Kongo Central Justin LUEMBA MAKOSO a été officiellement notifié afin d’assumer l’intérim, en attendant l’organisation des élections par la Commission Electorale Nationale Indépendante dans un délai légal d’un mois pour de nouveaux animateurs.
Quant à Cyprien ATOU MATUBUANA NKULUKI, il ne peut que s’incliner en cédant son fauteuil, sa déchéance intervenue depuis le 4 décembre 2019 au terme de l’Arrêt R.Const.1171 du 29 mai 2020 de la Cour Constitutionnelle régulièrement notifié à toutes les parties.
Si pendant près de deux ans, la politique a pris le dessus sur le droit au profit du transhumant gouverneur à qui tout semblait réussir, force est de reconnaitre que l’arrogant olibrius vient finalement de se faire rattraper par le droit, les présomptions de culpabilité qui pèsent sur lui après la patrouille financière n’étant pas de nature à lui laisser quelque répit, loin s’en faut.
Pour rappel, la désignation du gouverneur pour expédier les affaires courantes après la liste des 14 provinces énumérées pour de nouvelles joutes électorales par le VPM Daniel ASELO OKITO WA KOY le VPM Interdesec, Décentralisation et Affaires Coutumières, confirmée logiquement par le 18ème Conseil des Ministres sonne, tel un tocsin, la fin d’une saga politico-juridique aux multiples rebondissements.
En autocrate éclairé, sieur le gouverneur ATOU qui a littéralement pris en otage la province entière se croyait totalement à l’abri, s’étant assuré d’appuis nombreux dans tous les camps, au point de défier toutes les règles de bonne conduite.
Avec une gestion au petit bonheur, lorsqu’il ne violait pas les droits de paisibles citoyens comme cette dame recevant une balle à bout portant dégainée par un garde du corps du gouverneur surprotégé; ou d’adversaires politiques aux vues opposées aux siennes, certains « refroidis » et envoyés parfois « ad patres » en toute impunité, tel ce député provincial Albert NSIMBA SUKAMI NZUNZU abattu froidement chez lui devant sa femme et ses enfants après une ultime et funeste rencontre avec l’intouchable gouverneur dans une affaire qui n’est pas loin d’un film d’horreur mise au placard sans que la vérité ne transparaisse à ce jour!
Que dire de ces marches pacifiques réprimées avec une rare violence dans les rues de Matadi où des députés nationaux eurent à perdre jusqu’à l’usage de leurs membres?
Il n’est jamais trop tard pour mieux faire
En ce moment où Justin LUEMBA MAKOSO va s’activer à mettre un peu d’ordre dans cette Maison de l’Etat qu’est la Province du Kongo Central mise à sac par le caverneux d’Ali Baba, commanditaire attitré de basses besognes, aujourd’hui l’auteur principal d’actes des détournements des deniers publics, deux de ses co-auteurs méditant entre 4 murs tandis que deux autres en cavale, les yeux et les oreilles des ressortissants de la Province chère à Joseph Kasa-Vubu restent désormais rivés sur le nouveau prétendant -et Dieu sait qu’ils seront nombreux-.
Avec au finish le choix des députés provinciaux qui auront eu le triste mérite d’étaler à la face du monde, leur incapacité à opérer des choix raisonnés, au point qu’ils passent dans l’opinion pour des « médiocres- minables », qui, devant le gouverneur sortant, n’avaient que profils bas, des bambins apprenants devant un maître d’école à qui ils obéissaient au droit et à l’œil!
La page Cyprien ATOU MATUBUANA NKULUKI étant définitivement tournée, reste au nouveau gouverneur, dresser un état des lieux après la remise et reprise, en prenant soin de procéder à quelques réaménagements à faire avaliser par l’Assemblée Provinciale, en sus de la plus haute autorité à ttenir informée, sans se priver de s’entourer a minima d’hommes et des femmes de confiance, les membres du cabinet sortant réputés être à la traine du gouverneur déchu, pas loin des moutons de Panurge qui, sans un minimum des mesures conservatoires, ne vont pas tarder à lui mettre des bâtons dans les roues.
Habitués à défier tout le monde, les amis de NKUNDI’A MBOTE et leur gourou tiennent-ils cette fois-ci en désespoir de cause à en découdre avec les plus hautes instances du pays ?
Voilà pourquoi le gouverneur Justin LUEMBA MAKOSO devra s’activer également d’obtenir du gouvernement central un sauf-conduit pour que des membres du Conseil de Sécurité dont le bilan est jugé négatif sur toute la ligne soient remplacés par des personnalités aguerries plus professionnelles.
Ce qui serait un signal pour un changement radical à impulser après le gâchis sécuritaire et développemental auquel l’autre nous a habitués. Ne dit-on pas qu’ « à vin nouveau, outres neuves » ?
En attendant, chapeau bas au nouveau gouverneur de province JLM.
Eugène Ngimbi Mabedo